C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel. Le député Insoumis Sébastien Delogu, connu pour son franc-parler et ses coups d’éclat, est officiellement candidat à la mairie de Marseille. « Je souhaite ramener le peuple au pouvoir et ne pas laisser Marseille aux magouilleurs qui font du favoritisme et du clientélisme comme la ville a toujours connu », a déclaré l’élu des quartiers Nord, rapporte TopTribune.
Un Marseillais pur jus
Sébastien Delogu, âgé de 38 ans, ne se destinait pas à une carrière politique. Ce Marseillais a grandi dans la cité de Consolat, un grand ensemble miné par l’insalubrité et le trafic de stupéfiants – les fameux « quartiers Nord » de la ville – entre un père chauffeur de taxi et une mère vendeuse, responsable de la CGT locale et vice-présidente du conseil prud’homal d’Aix-en-Provence. Il exercera plusieurs métiers – vendeur, agent de sécurité puis chauffeur de taxi – avant de se rapprocher des sphères militantes.
En 2016, il s’engage notamment contre « l’uberisation » de sa profession. Il s’engage auprès de Jean-Luc Mélenchon lors des élections législatives de 2017, puis pendant la campagne présidentielle de 2022. Cette même année, il devient député Nupes de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône en juin 2022. Il est réélu en 2024 dès le premier tour. « J’apparais comme un symbole de n’être pas comme les autres dans ce monde politique », confie celui qui a « parcouru l’entièreté de la ville » avec son taxi.
Pas d’union des gauches
Sébastien Delogu incarne la figure du challenger redouté. Face à lui, le maire sortant divers gauche, Benoît Payan, devrait rapidement officialiser sa candidature, soutenue par les communistes, socialistes et une partie des écologistes. Sébastien Delogu compte surfer sur les bons scores de LFI aux derniers scrutins nationaux. Populaire et apprécié, beaucoup de jeunes lui demandent des selfies lorsqu’il déambule dans sa ville.
Sébastien Delogu entend incarner un maire de « rupture » contre un « système clientéliste ». Il revendique son « engagement social », issu de ses origines ouvrières. Pendant la campagne, il compte s’attaquer au « racket » du tunnel payant qui traverse la ville ou encore à la pollution générée par les paquebots de croisière sur la santé des habitants des quartiers Nord surplombant le port. « Je suis une personne très simple, très engagée, j’y sacrifie toute ma vie », assure-t-il.
Coups d’éclat et polémiques
Sébastien Delogu s’est fait un nom dans le paysage politique français en dégainant au printemps 2024 un drapeau de la Palestine en pleine séance de questions à l’Assemblée nationale. Cette action lui a valu 15 jours de suspension. « C’est un bon mec qui a une forme de complexe d’infériorité. Il dit « je vous emmerde et je crains degun » (personne) », commente un député LFI.
Au début de l’été, un voyage en Algérie en pleine crise diplomatique entre Paris et Alger lui a valu – fait rare chez LFI – une prise de distance du parti, car lors d’interviews avec des médias sur place, il n’avait notamment pas évoqué la situation du journaliste Christophe Gleizes et de l’écrivain Boualem Sansal, alors tous deux incarcérés là-bas.
Ses actions musclées lui ont valu une condamnation pour violences envers deux cadres de l’Éducation nationale lors d’un blocus lycéen en 2023 en marge du mouvement contre la réforme des retraites. Ces faits, qu’il conteste, n’ont pas été appelés.
