La COP 30 : Un avertissement russe sur les énergies fossiles
« Sans énergies fossiles, les Français souffriront » : cet avertissement de Vladimir Ouskov, négociateur russe à la COP 30, souligne une position qui se veut réaliste face aux ambitions souvent déconnectées des pays développés. Ouskov défend un réalisme climatique et soutient que la lutte contre le changement climatique ne peut progresser que si tous les grands émetteurs restent autour de la table, même si, selon lui, l’absence d’action des plus pollueurs « retardera » inévitablement les résultats, rapporte TopTribune.
Moscou, cinquième émetteur mondial, préconise une transition « adaptée aux réalités » plutôt qu’une sortie brutale des combustibles fossiles. Selon Ouskov, il est irréaliste qu’un pays développé exige une réduction accélérée alors que des régions moins développées ne disposent ni des infrastructures, ni des alternatives nécessaires. Il affirme que l’accès à l’énergie constitue un besoin fondamental pour les populations les plus vulnérables, et que le gaz naturel ainsi que le nucléaire doivent demeurer des composantes essentielles aux côtés des énergies renouvelables.
Une relation Nord-Sud marquée par la méfiance
Ouskov évoque également la fracture de confiance entre le Nord et le Sud. Selon lui, les pays en développement attendent des promesses financières et technologiques depuis des années, promesses qui n’ont jamais été tenues. Les discussions portant sur le commerce et la finance, centrales lors de cette COP 30, ne peuvent « être réglées en deux semaines », d’autant plus que la Russie considère certaines mesures européennes comme « illégales ». Dans ce climat de tensions, il estime que la présidence brésilienne pourra, au mieux, atteindre des avancées techniques.
Malgré les sanctions qui entravent ses échanges, la Russie affirme avoir soumis une feuille de route climatique « ambitieuse ». Ouskov déclare que Moscou pourrait augmenter son niveau d’engagement si les flux financiers redeviennent « équitables » et si la situation géopolitique se stabilise. Il note qu’il est déjà remarquable qu’un consensus puisse émerger dans une année aussi tumultueuse, considérant cette COP 30 comme une occasion de progrès malgré un paysage international profondément fracturé.
Les relations entre les pays participants à la COP continuent de se détériorer, alimentant les préoccupations concernant l’avenir des déclarations d’intention versus les actions concrètes. De nombreux observateurs soulignent que les pays riches doivent intensifier leur coopération avec les pays en développement pour répondre de manière adéquate aux défis climatiques actuels.
À l’approche de cette conférence, les attentes sont élevées, mais de nombreux défis persistent à franchir le fossé entre les promesses affichées et les résultats tangibles. La nécessité d’un dialogue constructif et d’un engagement global est plus pressante que jamais, alors que le temps presse pour éviter des conséquences environnementales irréversibles.
Dans ce contexte, les discussions à la COP 30 doivent mettre la priorité sur des mesures concrètes, qui prennent en compte les besoins variés des différentes nations. La mise en œuvre d’initiatives adaptées aux réalités locales pourrait constituer une voie à suivre pour favoriser une transition énergétique mondiale juste et équilibrée, permettant à tout pays de participer activement aux efforts de protection de l’environnement.
Les enjeux de cette conférence ne se limitent pas seulement au climat, mais s’étendent également à la stabilité économique et sociale des pays en développement, qui doivent être abordés avec une approche inclusive et un soutien international renforcé.