Réactions en France après l’élection de Zohran Mamdani à New York
Toute la gauche française célèbre l’élection de Zohran Mamdani à la mairie de New York, le 4 novembre. Jean-Luc Mélenchon qualifie cette victoire de triomphe d’une « gauche radicale » menée par un « militant pro-palestinien », un exemple selon lui de la « créolisation » du monde et de la résistance aux « mensonges du système médiatique ». Marine Tondelier exprime son enthousiasme pour cet homme « né en Ouganda, musulman et écologiste ». Fabien Roussel salue un élu « proche des gens », tandis qu’Olivier Faure affirme que « Zohran Mamdani serait socialiste en France ». Cette dynamique réjouit la gauche, qui, cependant, se divise sur son interprétation de ce succès, rapporte TopTribune.
Historiquement, dans la gauche française, l’expression « gauche américaine » était perçue comme une insulte. Dans les années 1970, Jean-Pierre Chevènement désignait Michel Rocard, qui prôna une approche plus favorable au marché, comme un symbole de cette déviation. François Mitterrand et Lionel Jospin ont poursuivi cette ligne, s’opposant à l’influence des « New Democrats » de Bill Clinton et du « New Labour » de Tony Blair.
Les raisons de cette récupération par la gauche française sont multiples, notamment une série de défaites électorales accumulées depuis une douzaine d’années. Le discours de la gauche a évolué vers une position défensive, prônant la « résistance » face à un vent conservateur croissant. Tout comme Mamdani à New York, qui a fait appel à un populisme défiant les élites démocrates, la gauche française interpelle sur la « trahison » des dirigeants pendant les années Hollande. De plus, elle s’est montrée plus réceptive à un discours communautariste à l’anglo-saxonne, affaiblissant son attachement au modèle républicain et laïque qui a traditionnellement défini la gauche en France.
Cependant, des sondages révèlent que cette nouvelle orientation reste minoritaire. La victoire de Mamdani ne garantit pas un avenir similaire pour la gauche aux États-Unis. Sa radicalité pourrait même exacerber l’activation de l’électorat trumpiste. Ce qui alimente le renouveau de la gauche américaine, c’est la menace Trump, un moteur qui fait défaut à la gauche française. Emmanuel Macron ne représente pas le même danger que Trump, et la démocratie en France paraît plus stable. Jean-Luc Mélenchon aspire à un affrontement ultime avec Marine Le Pen, un souhait également partagé par l’extrême droite, qui y voit une opportunité de victoire.
