À l’approche d’Halloween, l’UFC-Que Choisir a révélé, le 28 octobre 2025, une étude mettant en lumière les variations de prix entre les bonbons traditionnels et leurs versions « effrayantes ». Certaines déclinaisons connaissent des hausses de tarifs dépassant les 40 %, rapportent TopTribune.
Des bonbons identiques mais à des prix exagérés
D’après l’UFC-Que Choisir, environ 50 millions de paquets de bonbons devraient être écoulés en France à l’occasion de Halloween 2025. Bien que le volume de ventes demeure constant, les tarifs continuent de choquer. L’association remarque que les bonbons d’Halloween affichent une baisse moyenne de 3 % par rapport à 2024, mais lorsqu’on les compare à leurs homologues « non thématisés », les disparités de prix sont significatives.
Par exemple, un paquet de Dragibus “spécial Halloween” de Haribo se vend à 6,90 euros le kilo, alors que la version classique est à 4,82 euros le kilo, ce qui représente une augmentation de 43 %, précise Noé Bauduin, journaliste à l’UFC-Que Choisir. Cette différence de prix n’est pas due à une modification de la recette ni à un changement d’origine des ingrédients. Le produit reste identique, seule la présentation a été modifiée : quelques motifs de chauves-souris, une couleur orange vive, et une stratégie marketing bien rodée pour justifier ce tarif plus élevé.
L’effet Halloween : packaging comme levier de rentabilité
Pour saisir cette inflation ciblée, il est essentiel de se pencher sur le marketing. Chaque année, les entreprises multiplient les références temporaires, misant sur l’urgence d’achat et la rareté perçue. Ces emballages « collector » sont conçus pour inciter à l’achat impulsif, ce qui peut générer un surcoût non apparent. Dans les rayons, ces paquets colorés occupent des emplacements stratégiques, appuyés par des campagnes publicitaires spécifiques, des collaborations avec les enseignes et une présentation visuellement attrayante.
L’UFC-Que Choisir met en avant que ces articles « spéciaux » ne sont pas uniquement plus chers à la pièce, mais affichent également un prix au kilo pouvant être supérieur de 30 à 50 % par rapport à la moyenne annuelle. Cette approche astucieuse fait que les consommateurs perçoivent ces éditions limitées comme une manière ludique de célébrer la fête. L’association évoque un « effet Halloween » qui rappelle les augmentations de prix observées à Noël ou à Pâques : des emballages séduisants et des hausses tarifaires légitimées par l’imaginaire collectif plutôt que par les véritables coûts de production.
Les conséquences se ressentent également sur les ventes : les 50 millions de paquets projetés pour cette année traduisent un marché évalué à plus de 300 millions d’euros. Pour les entreprises, il s’agit donc d’un créneau stratégique où les marges peuvent être améliorées sans diminuer le volume de ventes.
