Le 31 octobre 2025, les députés français se réunissent pour débattre de la taxation du patrimoine et examiner une réforme des retraites, dans un contexte où le Parti socialiste menace de faire adopter une motion de censure si le gouvernement ne prend pas des mesures pour imposer les hauts patrimoines, rapporte TopTribune.
À partir de 9 heures, les discussions s’ouvriront sur le projet de budget de l’État, incluant des propositions telles que la désormais fameuse taxe Zucman, après que plusieurs impôts ciblant les grandes entreprises ont été adoptés récemment. Cette séance a été annoncée d’une importance capitale, avec la présence prévue du Premier ministre Sébastien Lecornu, selon ses proches.
La journée est qualifiée de « majeure » par un ministre, alors que le gouvernement envisage d’introduire une taxe sur certaines holdings, suscitant un vif débat même au sein de sa propre majorité. Les propositions vont émaner de plusieurs partis, dont le Rassemblement national et le MoDem, qui soumettront leurs versions d’un impôt sur la fortune. La gauche, quant à elle, soutiendra l’instauration de la taxe Zucman, qui exige un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.
Les socialistes proposeront également un compromis, avec un taux de 3 % à partir de 10 millions d’euros, tout en excluant les entreprises innovantes et familiales. Selon Philippe Brun, négociateur du PS, le rendement estimé de cette mesure pourrait s’élever à « 15 milliards », une prévision révisée à la hausse par rapport aux estimations antérieures pour la taxe Zucman.
Pourtant, la gauche peine à s’accorder sur cette initiative. Eric Coquerel, président de la commission des Finances pour La France insoumise (LFI), qualifie la proposition de « taxe passoire » et exprime des inquiétudes face à l’opposition croissante au sein du centre et du RN.
« Nous sommes contre toutes les versions », déclare Sylvain Maillard (Renaissance), tandis que Marine Le Pen, présidente du RN, s’oppose fermement à la taxe Zucman sous toutes ses formes. Le Premier ministre a également souligné la nécessité d’éviter des « impôts improvisés » qui pourraient conduire à des faillites d’entreprises.
Face à cette opposition, plusieurs députés du PS partagent des doutes quant à la viabilité de la taxe Zucman, considérant que ni celle-ci ni aucun amendement de repli n’ont des chances de succès. Toutefois, certains envisagent la possibilité d’un amendement gouvernemental offrant une solution conciliatrice.
« Si cela rapporte autant que la taxe Zucman, nous le regardons », a déclaré Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée.
Dans l’ombre de ces débats fiscaux, la commission des Affaires sociales examinera également le budget de la Sécurité sociale, y compris des thèmes délicats tels que le gel des prestations sociales et les prévisions de dépenses de l’Assurance maladie. Les discussions porteront également sur la suspension de la réforme des retraites, une autre condition posée par le PS pour éviter la censure, que le Premier ministre a acceptée.
Alors qu’une majorité pourrait se former à l’Assemblée pour abroger la réforme, l’avenir de cet amendement en commission demeure incertain. Les Républicains et Horizons, le parti d’Édouard Philippe, pourraient soutenir la suppression, tout comme le RN et les socialistes. En revanche, les Insoumis ne voteront pas en faveur de cet article, le considérant comme un simple report de la hausse de l’âge légal de départ à la retraite.
Les écologistes doivent également se prononcer mais semblent alignés avec la critique envers cette suspension, considérant cela comme une validation implicite des 64 ans, selon Danielle Simonnet.
Avec AFP.
 
             
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                     
                    