La Prévention routière a lancé une pétition pour demander une vitesse maximum de 30 km/h en ville. Si le temps de réaction est l’enjeu, Pierre Chasseray estime qu’en contraignant l’automobiliste à surveiller sans cesse son compteur, il « va être multiplié par deux ou trois ».
« La Prévention routière n’est plus à une connerie près », s’insurge mercredi 29 mai sur France Bleu Azur Pierre Chasseray, délégué général et porte-parole de l’association 40 millions d’automobilistes, très opposé à la pétition lancée par la Prévention routière pour généraliser la vitesse à 30 km/h dans toutes les villes.
La Prévention routière a lancé jeudi dernier une pétition pour circuler à 30km/h partout en ville, pour favoriser la « sécurité routière », le développement des mobilités « bonnes pour la santé et la planète ». Mais pour l’association 40 millions d’automobilistes, « c’est une vraie mauvaise idée imaginée par ceux qui ne conduisent jamais ».
« On a regardé cette pétition qui est la pétition de presque personne, décrit Pierre Chasseray. Aujourd’hui avec un tapage médiatique de tous les diables, on a juste 1 500 personnes en France qui ont signé en faveur de ce 30 km/h généralisé dans toutes les villes de France. De notre côté, on approche le million contre cette proposition, qui est totalement inefficace, que ce soit en sécurité, en bon sens, affirme Pierre Chasseray. C’est une vraie bêtise, cette idée du 30 à l’heure ».
« En moins d’une journée, plus personne n’a de permis de conduire »
La Prévention routière avance qu’avec un choc à 30 km/h, les risques de mourir sont de 10% alors qu’ils sont de 80% à 50 km/h. « C’est du niveau CP/CE1 la réaction, rétorque Pierre Chasseray. Quand vous voulez que quelqu’un roule à 30 km/h, vous ne pouvez pas limiter à 30 km/h. Puisque la limitation de vitesse à 30 km/h sous-entend que vous devez rouler tout le temps en dessous de 30 km/h. Ce n’est pas une vitesse conseillée, ça devient la vitesse maximale autorisée. (…) En moins d’une journée, plus personne n’a de permis de conduire », assure-t-il.
L’argument de sécurité est « inefficace », selon Pierre Chasseray. « Sur le temps de réaction, la Prévention routière n’est plus à une connerie près. Quand vous testez cette mesure du 30 km/h, vous êtes obligé d’avoir les yeux rivés sur le compteur, argumente le délégué général. Certes, la distance d’arrêt va être raccourcie, mais le temps de réaction va être multiplié par deux ou trois, c’est encore pire. C’est une vraie mauvaise idée imaginée par ceux qui ne conduisent jamais ». Il explique que son association « a fait des tests sur simulateur ».
« Vous êtes constamment en train de regarder votre compteur. Vous ne regardez plus la route, parce que ça devient un challenge. »Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes
à France Bleu Azur
Par ailleurs, selon lui, la proposition de la Prévention routière pour moins polluer est une mesure qui « ne peut être imaginée que par des gens qui ne roulent pas ». « Techniquement, dès que vous passez la troisième vitesse d’une voiture, vous êtes certain de passer au-dessus des 30 km/h. Un véhicule n’est pas fait pour rouler en vitesse constante en deuxième vitesse, sauf à être en train de surveiller constamment et accepter de consommer énormément de carburant et donc émettre davantage de pollution », affirme Pierre Chasseray.