Des internautes affirment que la population des ours polaires a légèrement augmenté depuis 1993, remettant en question l’idée que ces animaux sont en danger à cause du réchauffement climatique. Sur les réseaux sociaux, certains soutiennent que les images d’ours affaiblis ne représentent que de vieux animaux, suggérant que leur santé est souvent mal interprétée à des fins alarmistes. Ces affirmations émergent dans un contexte où le Groupe de spécialistes de l’ours polaire (PBSG) cite une augmentation nominale, mais contextualise cela avec les menaces persistantes sur l’environnement de ces espèces, rapporte TopTribune.
L’internaute en question indique que les modèles climatiques prévoyaient une baisse de 20 % de la population d’ours polaires entre 2000 et 2025. Selon ses propres chiffres, la population était estimée entre 21 470 et 28 370 ours en 1993, et entre 22 000 et 31 000 en 2016. Toutefois, ces données sont limitées par la complexité du suivi des populations d’ours polaires, qui évoluent dans un habitat en constante mutation.
FAKE OFF
Les propos des climatosceptiques concernant les ours polaires s’inscrivent dans une tendance plus large de déni face aux réalités du changement climatique. Plusieurs études scientifiques, y compris celles du PBSG et d’autres organisations, soulignent les impacts croissants du climat sur ces animaux emblématiques. Bien qu’il soit vrai que des efforts de conservation ont conduit à une légère augmentation de certaines populations, ces succès ne doivent pas masquer le fait que la plupart des ours polaires vivent dans des habitats de plus en plus menacés.
Le PBSG, considéré comme la source de référence sur ce sujet, précise que l’élévation des températures entraîne la disparition de la banquise, essentielle pour la survie des ours polaires. Cette organisation explique que des mesures de conservation mises en place depuis les années 1970, comme l’interdiction de la chasse sportive, ont permis de stabiliser certaines populations, mais les nouvelles menaces climatiques restent prédominantes.
L’ours polaire classé « vulnérable » face à la fonte de la banquise
Le PBSG souligne que la **perte de banquise**, causée par l’élévation des températures, est le principal danger pour la survie de l’ours polaire au XXIe siècle. En effet, l’Arctique se réchauffe jusqu’à quatre fois plus vite que d’autres régions du globe, exacerbant les conditions de vie de cette espèce. Actuellement, les ours polaires sont classés comme « vulnérables » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce qui indique un risque élevé d’extinction dans la nature.
Les données liées à la population des ours polaires sont difficiles à déterminer avec précision. Les estimations se concentrent sur une vaste zone de plus de 25 millions de kilomètres carrés, soit presque 50 fois la taille de la France. Les experts notent que même avec des méthodes d’estimation avancées, le suivi de ces animaux reste complexe en raison de leur habitat étendu et des défis du climat mondial.
Malgré les affirmations selon lesquelles la population d’ours aurait augmenté, la communauté scientifique avertit que ce n’est pas suffisant pour considérer l’espèce comme non menacée. Les augmentations observées ne font pas disparaître les défis croissants associés au changement climatique, à la perte d’habitat, et à d’autres menaces comme la pollution et l’exploitation industrielle.
Les armes pour la préservation de l’ours polaire doivent passer par une meilleure compréhension des enjeux environnementaux et par le soutien à des politiques climatiques efficaces. Le débat sur la population des ours polaires ne devrait pas se résumer à des chiffres, mais devrait également inclure une réflexion sur les actions nécessaires pour préserver non seulement l’ours, mais aussi l’ensemble de son habitat, dont la santé conditionne sa survie.
