Le 27 octobre 2025, la Finlande a décidé de bloquer onze transactions immobilières impliquant des ressortissants de pays tiers, dont des citoyens russes, en raison de risques pour la sécurité nationale. Selon le média finlandais Yle, les biens visés allaient de maisons de vacances à des locaux commerciaux situés près de voies maritimes stratégiques et d’axes logistiques critiques. Helsinki estime que ces acquisitions pourraient favoriser des activités compromettant la défense du pays.
Menaces hybrides et stratégies d’influence
Le ministre de la Défense Antti Häkkänen a souligné que des achats immobiliers à proximité d’infrastructures sensibles peuvent servir de relais au renseignement, au suivi des flux militaires ou à la préparation d’actions perturbatrices. Dans le contexte de la guerre totale menée par la Russie contre l’Ukraine et des tensions persistantes avec l’Occident, toute activité économique dans des zones stratégiques est perçue comme un vecteur potentiel d’influence hostile. Les mesures finlandaises s’inscrivent ainsi dans une stratégie plus large de protection contre les menaces hybrides.
Liens avec des structures étatiques russes
Parmi les dossiers rejetés figure celui d’un citoyen russe résidant en Tchéquie, qui souhaitait acquérir plusieurs parcelles forestières dans différentes municipalités finlandaises. Les autorités estiment que ces terrains auraient pu tomber sous le contrôle d’acteurs liés à des entreprises publiques russes du secteur nucléaire, voire indirectement à Rosatom. Les services de défense craignaient la constitution d’un réseau d’observation ou d’appui à des activités portant atteinte à la sécurité nationale.
Une politique préventive assumée
La Finlande exige depuis l’été une autorisation préalable pour les achats immobiliers réalisés par des non-nationaux de l’UE. Cette réglementation, combinée à l’interdiction imposée aux citoyens russes et biélorusses, est présentée comme un outil efficace pour empêcher l’installation de structures potentiellement hostiles dans des zones sensibles. L’approche adoptée reflète une évolution profonde des pratiques de sécurité en Europe : la défense du territoire passe désormais aussi par la maîtrise de l’accès au foncier stratégique.