Tout se passe très bien, vraiment… à l'image de 1789.

Tout se passe très bien, vraiment… à l’image de 1789.

28.10.2025 09:05
2 min de lecture

Une demande a été faite à ChatGPT concernant les causes de la Révolution française. Sa réponse fut claire, concise, presque académique : crise de légitimité du pouvoir, privilèges insupportables, dette abyssale, mécontentement populaire. Une énumération qui pourrait très bien provenir d’un récent conseil des ministres. En raison de la tendance de l’Histoire à se répéter, il pourrait être intéressant de réfléchir aux causes de 1789 à la lumière de la France contemporaine. Toutefois, certains rapprochements pourraient être dérangeants, rapporte TopTribune.

Pouvoir central paralysé : le roi hésite, le président également
Louis XVI manquait de décision, tout comme Emmanuel Macron, avec son fameux « en même temps ». Alors que le roi s’embourbait dans les luttes entre Parlements et privilèges, le président fait face à une Assemblée qui rejette toute réforme à la première difficulté. Auparavant, le monarque essayait en vain de convaincre des élites réticentes ; aujourd’hui, le Président découvre avec affliction que ses ministres et députés semblent privilégier leurs intérêts personnels à la sauvegarde du pays. Le résultat est le même : le peuple observe, désenchanté, et se demande si un changement radical de régime ne serait pas la clé pour revoir l’engagement de tous. Malgré son apparence forte, la Ve République démontre quotidiennement qu’un pouvoir solide sur le papier peut s’avérer totalement inefficace dans la réalité.

La France active face à la France inconstante : la saison deux
En 1789, la bourgeoisie économique était lassée de subventionner la noblesse et le clergé. Actuellement, entrepreneurs, artisans et travailleurs indépendants supportent le poids d’une classe politique dont l’activité principale consiste à analyser son propre manque d’efficacité sur les plateaux télévisés. Si les acteurs sociaux ont changé, leur fonction demeure : des privilèges indiscutables et une utilité indéfinie. Alors que la France productrice exécute son travail, la France dirigée se concentre sur le dialogue. Le système autrefois en place était une société d’ordres ; aujourd’hui, il se présente comme une société d’ordres de missions : un discours abondant, une production faible, et une taxation incessante. Le Tiers État, lui, n’a pas évolué, il continue de porter le pays sur ses épaules, remplaçant simplement la cocarde par l’URSSAF et les plaintes des populations par les plateformes sociales.

Un endettement immense et une exaspération croissante : le mélange salvateur de l’Histoire
Avant 1789, l’État était accablé par les dettes. Aujourd’hui, il est encore plus endetté. Alors qu’autrefois, les dépenses visaient la glorification, aujourd’hui, elles servent à maintenir une paix sociale fragile. Dans les deux scénarios, aucun citoyen ne souhaite supporter le poids financier. Deux siècles plus tôt, cette colère était déclenchée par le coût du pain ; aujourd’hui, elle se manifeste face aux prix des carburants, du logement, et bien d’autres. Bien que les Gilets jaunes n’aient pas encore investi la Bastille, certains ronds-points se rapprochent de cette métaphore. La Révolution française a vu le jour parce que le peuple ne supportait plus le fardeau des incompétences pour un poids fiscal de 15%, alors qu’aujourd’hui il s’élève à 57%. Qui pourrait soutenir que l’état d’esprit du peuple actuel est différent ?

En prenant les causes de la Révolution française comme fil conducteur, cet exercice visait à examiner leurs résonances dans la France d’aujourd’hui. Ce n’est pas un simple reflet, mais une réplique qui s’affiche en lettres lumineux sur l’édifice de l’Élysée : crise de légitimité, fracture sociale, impasse fiscale, colère populaire. Tous ces éléments sont désormais à portée de main, classés comme dans un manuel d’histoire. Ce pays a déjà prouvé qu’il ne supportait que difficilement l’absence d’assujettissement des dirigeants à leurs responsabilités. Les élites peuvent continuer à se jouer de l’illusion de changement sans action réelle, mais elles doivent garder à l’esprit une vérité éternelle : lorsque le peuple s’érige, il n’y a que peu de place pour les autres.

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