Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que son gouvernement travaillait sur des moyens de contourner les nouvelles sanctions imposées par les États-Unis contre les compagnies pétrolières russes. Dans une interview citée le 24 octobre par Reuters, Orban a indiqué avoir discuté du sujet avec la société pétrolière et gazière hongroise MOL, soulignant que Budapest étudiait activement comment éviter l’impact de ces restrictions.
Sanctions américaines contre les géants énergétiques russes
Le président Donald Trump a imposé pour la première fois un ensemble de sanctions sévères contre la Russie, visant à pousser Moscou vers un règlement pacifique de la guerre contre l’Ukraine. Ces mesures frappent les principaux producteurs russes, notamment Lukoil et Rosneft, ainsi que leurs filiales contrôlées à plus de 50 %. Les sanctions bloquent tous les actifs des entités concernées aux États-Unis et interdisent toute transaction avec elles sans licence spéciale.
Dépendance énergétique persistante de la Hongrie
Les raffineries de MOL en Hongrie et en Slovaquie, d’une capacité totale de 14,2 millions de tonnes par an, dépendent largement du pétrole russe acheminé par l’oléoduc Droujba. Malgré les appels répétés de l’Union européenne à diversifier ses sources d’approvisionnement, la Hongrie continue d’importer environ 5 millions de tonnes de brut russe par an. Le gouvernement Orban privilégie ces livraisons bon marché, affirmant qu’elles permettent de maintenir des prix stables pour les consommateurs et de protéger le pouvoir d’achat.
Enjeux politiques avant les élections de 2026
À l’approche des élections législatives de 2026, Viktor Orban cherche à renforcer sa position politique. Le maintien d’un accès à l’énergie russe bon marché fait partie de sa stratégie pour démontrer la « protection sociale » de son gouvernement. Cette approche intervient alors que le parti d’opposition Tisza gagne en popularité et représente une menace croissante pour le parti Fidesz au pouvoir.
Isolement européen et influence du Kremlin
En maintenant des liens étroits avec Moscou, Orban se retrouve de plus en plus isolé au sein de l’UE. Sa politique énergétique et son refus de diversifier les approvisionnements renforcent la dépendance de la Hongrie vis-à-vis du Kremlin, tout en affaiblissant la cohésion européenne face à la guerre en Ukraine. Bien que la Hongrie puisse importer du pétrole non russe via le pipeline croate Adria, Budapest continue de privilégier Droujba et les flux russes, renforçant ainsi la capacité de Moscou à diviser les positions européennes sur les sanctions et la sécurité énergétique.
