Le 24 octobre, les débats autour du projet de loi de finances (PLF) pour 2026 ont débuté au sein de l’Assemblée nationale française. Ce budget, déjà rejeté en commission, suscite des échanges animés et polarise les opinions politiques. Le vote final est prévu pour le 4 novembre, avec des discussions qui promettent d’être particulièrement vives en raison des multiples sujets controversés, rapporte TopTribune.
Tensions au sein de l’Assemblée
Sébastien Lecornu, le ministre des Finances, appelle à la recherche de compromis face aux divergences manifestes. Olivier Faure, le secrétaire général du Parti socialiste, menace même de déposer une motion de censure si des ajustements ne sont pas réalisés. Parallèlement, Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, se retrouve au centre des discussions pour défendre les mesures proposées.
Les échanges se complicent avec la proposition, controversée, de la « taxe Zucman », inspirée par l’économiste Gabriel Zucman et soutenue par les socialistes. Cette nouvelle imposition vise les contribuables disposant d’un patrimoine supérieur à 100 millions d’euros (environ 1 800 foyers fiscaux) et inclurait un impôt minimum de 2 %. Bien qu’elle pourrait générer jusqu’à 15 milliards d’euros pour les caisses de l’État, elle suscite des désaccords au sein même du gouvernement et auprès de l’extrême droite. Boris Vallaud, à la tête du groupe socialiste, a même conditionné l’appui de son parti à l’instauration de cette taxe.
Propositions fiscales contestées
Face à la taxe Zucman, le gouvernement envisage d’imposer les holdings patrimoniales ayant plus de 5 millions d’euros d’actifs financiers. Cette mesure pourrait concerner environ 10 000 contribuables et générer un milliard d’euros, mais elle est critiquée pour sa complexité et les risques de contournement.
Dans le même temps, plusieurs formations de gauche plaident pour l’introduction de diverses taxes sur les grandes fortunes. Les écologistes proposent un impôt sur la fortune climatique, tandis que les socialistes plaident pour un impôt de solidarité sur la fortune exclusivement pour les milliardaires. Le Rassemblement National, quant à lui, suggère d’établir un impôt sur la fortune financière, à l’exception des actifs professionnels.
Une autre question brûlante concerne le gel du barème de l’impôt sur le revenu, qui ne sera pas ajusté en fonction de l’inflation. Cette décision pourrait entraîner l’arrivée de 200 000 nouveaux contribuables en matière d’imposition. Bien que la première tranche ait été retirée en commission, Les Républicains continuent de défendre la suppression de cette mesure.
Réformes fiscales en débat
La proposition de modification de l’abattement forfaitaire pour les retraités suscite également de vives réactions. L’abattement actuel pourrait être remplacé par un système forfaitaire de 2 000 euros, entraînant potentiellement des variations dans le montant de l’impôt dû, selon les situations fiscales. Amélie de Montchalin soutient cette mesure en arguant d’une meilleure prise en charge des retraités à faibles revenus, mais celle-ci a été retirée en commission, avec des amendements suggérés pour un ciblage plus précis.
La révision des droits de timbre a également été très critiquée, proposant la création et l’augmentation de frais liés aux droits de séjour et à la naturalisation française, ainsi qu’une nouvelle taxe destinée à financer certaines actions judiciaires. Ces hausses suscitent l’opposition de plusieurs partis politiques et d’associations.
Enfin, la suppression de niches fiscales jugées obsolètes ou inefficaces pourrait apporter environ 5 milliards d’euros à l’État. Parmi ces niches figurent les exonérations fiscales sur certaines indemnités journalières ainsi que les avantages fiscaux liés aux biocarburants tels que le Superéthanol E85.