Les émissions de gaz à effet de serre des huîtres inquiètent les climatologues en France

Les émissions de gaz à effet de serre des huîtres inquiètent les climatologues en France

25.10.2025 09:03
2 min de lecture

Une nouvelle controverse entoure les huîtres, suscitant l’intérêt des climatologues. Un article du site Euractiv, mis en avant sur les réseaux sociaux, évoque les « flatulences » d’huîtres, une information qui a été largement partagée ces deux derniers jours sur Reddit, Twitter et Facebook, rapporte TopTribune.

Ce sujet a provoqué des réactions variées, allant de critiques à l’égard des écologistes, à des moqueries envers les climatologues, certains les qualifiant de « scientistes bourgeois ». Les premiers mots de l’article soulèvent des inquiétudes : les experts du climat alertent sur les impacts potentiels de l’agriculture aquatique sur le changement climatique, en évoquant les émissions de gaz à effet de serre engendrées par les « pets » de coquillages sous-marins, représentant 10 % des émissions libérées par la mer Baltique.

Des déclarations controversées

Face à ces allégations, certains se demandent si les huîtres pourraient bientôt disparaître de nos assiettes. L’article, bien que publié en anglais pour Euractiv, s’appuie sur une étude commandée en 2017 qui n’évoque jamais les huîtres directement. Au contraire, il traite des flux de méthane exacerbés par la macrofaune sur les côtes, soulignant que l’usage du terme « flatulences » est problématique. Fabrice Pernet, chercheur en écologie à l’Institut universitaire européen de la mer (Ifremer), déclare : « Il ne s’agit pas de flatulences, mais d’émissions de CO2 dues à la respiration des huîtres. »

Des émissions mineures

Bien que Pernet reconnaisse que les huîtres peuvent émettre des gaz à effet de serre, leur impact reste marginal comparé à d’autres types d’élevage. « Hormis le CO2, d’autres gaz comme l’oxyde nitreux ou un peu de méthane peuvent être émis, mais cela reste dérisoire par rapport à n’importe quel autre élevage animal. » En effet, les huîtres sont parmi les animaux produisant le moins de gaz à effet de serre, et 30 % des émissions de CO2 sont quotidiennement absorbées par les océans.

Une réalité nuancée

Une affirmation controversée de l’article note que les coquillages en question seraient responsables de 10 % des émissions de gaz à effet de serre de la mer Baltique. Pernet admet que cette estimation puisse être plausible pour cette mer spécifique, mais il prévient contre une généralisation à tous les écosystèmes marins. Les conclusions de l’étude de 2017 ont été précises quant à l’unicité des conditions dans la Baltique, comme l’a confirmé Stefano Bonaglia, co-auteur de l’étude.

Consommation responsable

En dépit des préoccupations soulevées, Pernet laisse entendre que promouvoir la consommation de coquillages pourrait être bénéfique. « Il vaut mieux élever des coquillages plutôt que des cochons. Consommer plus de coquillages et moins de viande améliorerait notre bilan carbone et offrirait des protéines de qualité. » En période de transition alimentaire, cette stratégie pourrait également contribuer à une meilleure santé nutritionnelle.

Ce débat sur l’impact des huîtres sur l’environnement souligne la complexité des enjeux liés à l’agriculture aquatique et aux émissions de gaz à effet de serre. La communauté scientifique continue d’examiner ces questions, invitant à une réflexion approfondie sur nos choix alimentaires et leurs implications pour l’environnement.

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