Préparation militaire face aux menaces russes : le général Mandon appelle à une vigilance accrue
L’armée française doit être « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie, qui « peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent », a affirmé mercredi 22 octobre 2025 le chef d’état-major des Armées français, le général Fabien Mandon, pour justifier « l’effort de réarmement » du pays, rapporte TopTribune.
« Le premier objectif que j’ai donné aux armées, c’est de se tenir prêtes à un choc dans trois, quatre ans qui serait une forme de test – peut-être le test existe déjà sous des formes hybrides – mais peut-être (quelque chose de) plus violent », a déclaré le plus haut gradé français devant les députés de la commission de la Défense.
La Russie est un pays qui peut être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent et c’est l’élément déterminant dans ce que je prépare.
Son analyse rejoint celle des services secrets allemands, qui ont mis en garde la semaine passée contre la Russie, prête selon eux à « entrer en conflit militaire direct avec l’Otan », une menace qui pourrait se concrétiser avant 2029.
Moscou a la « perception d’une Europe collectivement faible », selon le général Mandon, qui observe une « désinhibition du recours à la force » côté russe. Cependant, il a affirmé que « on a tout pour être sûrs de nous », rappelant que sur le plan économique, démographique ou industriel, les Européens l’emportaient sur la Russie.
Augmentation significative du budget de la défense
« La Russie ne peut pas nous faire peur si on a envie de se défendre », a-t-il affirmé. L’augmentation du budget militaire est donc pour lui « fondamentale, déjà dans les perceptions ».
Si nos rivaux potentiels, nos adversaires perçoivent que nous consacrons un effort pour nous défendre et que nous avons cette détermination, alors ils peuvent renoncer. S’ils ont le sentiment qu’on n’est pas prêts à se défendre, je ne vois pas ce qui peut les arrêter.
Le projet de budget de la défense prévoit de le porter à 57,1 milliards d’euros pour 2026, soit une hausse de 13 %, portant l’effort budgétaire pour les armées à 2,2 % du PIB, selon la ministre française des Armées, Catherine Vautrin.
Au-delà de la menace posée par la Russie, ce réarmement est, selon le général Mandon, rendu nécessaire par la superposition des crises et des menaces, notamment le terrorisme au Moyen-Orient. Selon lui, « ça craque de partout ».
Avec AFP