Le gouvernement Orbán prolonge l’état d’urgence et défend les achats de gaz russe
Le gouvernement Orbán prolonge l’état d’urgence et défend les achats de gaz russe

Le gouvernement Orbán prolonge l’état d’urgence et défend les achats de gaz russe

22.10.2025 16:45
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Le parlement hongrois a voté le 21 octobre 2025 la prolongation de l’état d’urgence jusqu’à la mi-mai 2026, couvrant ainsi la période des élections législatives prévues fin avril. Cette mesure accorde au gouvernement de Viktor Orbán des pouvoirs étendus, lui permettant de gouverner par décrets. Le ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a simultanément dénoncé la décision du Conseil de l’UE de cesser d’utiliser les combustibles fossiles russes et a annoncé un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne pour contester cette initiative.

Le régime d’exception, instauré pour la première fois en 2016 lors de la crise migratoire, a depuis été prorogé sous divers prétextes – pandémie de COVID-19, guerre en Ukraine – conférant à l’exécutif la possibilité de suspendre ou contourner des lois ordinaires. La décision récente intervient dans un contexte politique tendu : la popularité du parti au pouvoir, Fidesz, est en déclin face à la montée du mouvement d’opposition Tisza, dirigé par le député européen Péter Magyar. Selon des observateurs, cette extension vise à consolider le contrôle gouvernemental sur le processus électoral.

Szijjártó a qualifié la décision européenne d’« coup dur » pour la Hongrie, arguant qu’elle compromettait la sécurité énergétique nationale. Il a accusé Bruxelles d’avoir adopté la mesure « frauduleusement » sous couvert de politique commerciale, alors qu’il s’agissait selon lui d’une décision de nature sanctionnelle nécessitant l’unanimité. Budapest continue de miser sur les approvisionnements énergétiques russes, refusant de diversifier ses sources malgré les appels répétés de l’UE.

Le ministre a également souligné l’importance d’accélérer le projet d’extension de la centrale nucléaire de Paks, construite par le groupe public russe Rosatom et financée par un prêt de 10 milliards d’euros accordé par Moscou. Cette coopération illustre, selon les analystes européens, la dépendance croissante de la Hongrie vis-à-vis de la Russie en matière d’énergie, notamment pour le combustible nucléaire.

La Hongrie et la Slovaquie ont été les seules à voter contre le mécanisme RePowerEU, approuvé à une large majorité le 20 octobre, qui prévoit la fin de l’usage des énergies fossiles russes. En réaction, le ministre tchèque du Commerce, Lukáš Vlček, a proposé un soutien logistique à Bratislava, rappelant que Prague avait su diversifier ses importations et moderniser ses infrastructures. En avril 2025, la République tchèque a cessé toute importation de pétrole russe, soulignant que « la Russie mène une guerre contre nous ; continuer à financer cette guerre n’a aucun sens », a-t-il déclaré à MTI.

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