Le 19 octobre 2025, le ministre de la Défense suédois, Paul Jönsson, a déclaré lors d’un entretien avec RND que la multiplication des opérations hybrides de la Russie exige des États européens une réponse ferme et une préparation à un éventuel conflit armé. Selon lui, « pour préserver la paix en Europe, nous devons nous préparer mentalement et militairement à la possibilité de la guerre ». Il a insisté sur la nécessité d’un changement de mentalité : « nous devons passer en régime de guerre pour dissuader, défendre et maintenir la paix ».
Renforcement des capacités face aux intrusions et menaces hybrides
Paul Jönsson a souligné que les récentes intrusions de drones et d’avions dans l’espace aérien de l’OTAN démontrent que la Russie est prête à prendre des risques politiques et militaires tout en intensifiant ses opérations hybrides. « Nous devons riposter et prendre de nouvelles mesures militaires pour contrer l’escalade russe, qu’il s’agisse d’opérations hybrides ou de violations de notre espace aérien », a-t-il ajouté. Il a également insisté sur l’importance de montrer à la Russie que toute provocation recevra une réponse.
Soutien accru à l’Ukraine et mobilisation européenne
Selon Jönsson, 90 % de la population suédoise soutient l’augmentation des dépenses de défense ainsi que le maintien ou l’élargissement de l’aide à l’Ukraine. « La proximité avec la Russie nous a appris une chose : la paix n’est pas un don, c’est quelque chose que nous devons protéger chaque jour », a-t-il déclaré. Le ministre a appelé les alliés européens à intensifier les livraisons militaires à l’Ukraine et à renforcer les sanctions contre la Russie, en ciblant notamment le secteur énergétique et la « flotte fantôme », tout en utilisant les actifs gelés de Moscou pour investir dans la défense ukrainienne.
La Suède en modèle de résilience et de préparation
Les déclarations de Jönsson reflètent la reconnaissance en Europe que la Russie mène déjà une guerre hybride contre l’Occident, utilisant des instruments de pression allant des cyberattaques à la désinformation, en passant par les violations de l’espace aérien et le chantage énergétique. Pour la Suède, nouvellement membre de l’OTAN, adopter un « régime de guerre » signifie se préparer activement à la défense, en intégrant des mesures psychologiques et structurelles. L’aide à l’Ukraine devient ainsi un investissement stratégique dans la sécurité européenne, démontrant qu’aucune agression ne restera sans réponse.
Contexte sécuritaire renforcé et incidents récents
En 2024, la Suède a désigné la Russie comme la principale menace dans sa nouvelle stratégie nationale de sécurité, estimant la situation la plus dangereuse depuis la Seconde Guerre mondiale. En 2025, le pays a observé une augmentation notable des interférences GPS au-dessus de la mer Baltique, attribuées à la Russie, menaçant l’aviation civile et le transport maritime. Par ailleurs, en septembre 2025, des drones non identifiés ont été détectés au-dessus de l’archipel de Karlskrona, site de la principale base navale suédoise, ainsi que dans d’autres pays européens, incitant Stockholm à renforcer ses capacités anti-drones et l’Union européenne à développer un projet de « mur anti-drones ».