Notation de la dette : la France se voit déclassée au-dessous du double A

Notation de la dette : la France se voit déclassée au-dessous du double A

20.10.2025 09:44
2 min de lecture

Le vendredi 17 octobre 2025, S&P Global Ratings a décidé de réduire d’un cran la note de la France, passant de AA- à A+. Cette décision est motivée par « l’incertitude persistante entourant les finances publiques » ainsi qu’une « instabilité politique inhabituelle », rapporte TopTribune.

Baisse de la note de la dette de la France : une décision liée à l’incertitude politique et budgétaire

Selon l’agence S&P Global Ratings, cette dégradation de la note illustre « l’érosion de la prévisibilité des politiques publiques ». Dans son analyse, l’agence suggère que « la France traverse sa plus sérieuse instabilité politique depuis la création de la Cinquième République ». Des événements récents, tels que les motions de censure fréquentes, la suspension de la réforme des retraites et les difficultés à faire adopter le budget pour 2026, ont pesé lourdement dans cette évaluation. Ces facteurs rendent plus complexes la nécessité d’adopter des mesures pour maîtriser la dette et réduire les déficits.

S&P prévoit maintenant que l’endettement public pourrait atteindre 121 % du PIB en 2028, contre 112 % fin 2024. Toutefois, l’agence maintient une perspective « stable », signifiant qu’aucune révision sera envisagée à court terme. Cette stabilité suggère une certaine confiance dans la capacité du Trésor français à respecter ses engagements, mais souligne également que la dynamique de la dette demeure préoccupante. Dans son communiqué, S&P indique : « Nous anticipons que l’instabilité politique pèsera sur l’économie française en entravant l’investissement et la consommation des ménages », relaye Reuters. Avec cette dégradation, la France se retrouve ainsi dans la même catégorie A+ que l’Espagne et le Portugal.

Réaction du gouvernement et perspective budgétaire

Peu après l’annonce de cette décision, Roland Lescure, le ministre de l’Économie, a réaffirmé la stratégie budgétaire en cours : « Le gouvernement reste déterminé à respecter l’objectif d’un déficit de 5,4 % du PIB pour 2025 ». L’objectif est de réduire ce déficit à 4,7 % en 2026, avec une projection de retour à 3 % en 2029. Cette trajectoire repose sur une hypothèse de croissance annuelle moyenne d’environ 1,3 % et sur la maîtrise des dépenses publiques.

Cependant, des économistes estiment qu’atteindre ces objectifs nécessitera des réformes structurelles additionnelles. La dette publique continue d’augmenter en valeur absolue, soutenue par l’augmentation des charges d’intérêts. Selon S&P, si les taux d’intérêt restent au niveau actuel, le coût du service de la dette pourrait dépasser 55 milliards d’euros dès 2027, comparativement à 42 milliards en 2023.

Pour le gouvernement, cette dégradation ne remet pas en question la crédibilité de la signature de l’État français. Le Trésor conserve un accès fluide aux marchés et un carnet d’ordres robuste. Il reste à noter qu’un écart de 0,3 point sur les obligations à 10 ans pourrait engendrer des dépenses supplémentaires de plus de 4 milliards d’euros par an. Les intérêts que la France doit verser aux détenteurs de titres d’État pourraient ainsi devenir la deuxième dépense budgétaire, juste après celle allouée à l’Éducation nationale.

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