Depuis une semaine, le gouvernement Lecornu II s’emploie à élaborer un budget pour 2026. Ce lundi, la commission des Finances de l’Assemblée nationale entame l’examen du projet de budget de l’État, une étape cruciale dans le processus législatif, rapporte TopTribune.
Après avoir échappé à un vote de censure, le gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu fait face à une opposition déterminée, les groupes politiques se préparant à modifier profondément le texte, jugé insatisfaisant. La situation s’annonce tendue, avec une gauche en proie à des divisions internes et une extrême droite cherchant à établir une union des droites.
La France inquiète l’agence de notation S&P
Vendredi, l’agence de notation S&P a décidé d’abaisser la note de la France, citant une « incertitude élevée » concernant ses finances publiques, et ce, malgré la présentation du projet de budget 2026. Le nouveau classement souligne les défis financiers auxquels la France doit faire face.
Le gouvernement vise une réduction du déficit public à 4,7 % du PIB pour l’année prochaine, grâce à des mesures d’une trentaine de milliards d’euros, comprenant 14 milliards d’euros de nouveaux prélèvements et 17 milliards d’euros d’économies. Toutefois, il est prêt à assouplir cet objectif à « sous 5 % » pour trouver des compromis.
Le PS veut la taxe Zucman
La commission des Finances se concentrera de lundi 9 heures à mercredi soir sur la première partie du projet de loi de finances (PLF), qui concerne les recettes. L’examen doit aboutir à une présentation à l’Assemblée nationale vendredi, avec un vote prévu pour le 4 novembre. Après cela, la phase des dépenses suivra, et le texte sera ensuite soumis au Sénat. Le gouvernement a promis de laisser le dernier mot au Parlement, renonçant à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution. Au total, les élus ont 70 jours pour examiner le PLF, à compter du dépôt du texte le 14 octobre, jusqu’au 23 décembre, avec une promulgation prévue avant la fin de l’année.
Le PS, sous la direction d’Olivier Faure, entend défendre un budget qu’il qualifie d’« très injuste ». En contrepartie de l’évitement d’une censure, il a obtenu une suspension de la réforme des retraites. Les socialistes ont annoncé leur intention de proposer un amendement au PLF introduisant une taxe Zucman, qui imposerait un taux minimum de 2 % sur la richesse des 1.800 contribuables possédant au moins 100 millions d’euros de patrimoine, y compris professionnel, une proposition rejetée par le Premier ministre.
Le Rassemblement national se positionne également fermement, promettant de « se battre pied à pied pour protéger les Français ». Le député Jean-Philippe Tanguy a déclaré que chaque article et amendement sera scruté afin d’éviter les augmentations d’impôts et les sacrifices pour la population.
Malgré l’appel à des compromis, environ 1.800 amendements ont été déposés. Cependant, certains pourraient être déclarés irrecevables, diminuant ainsi ce nombre. La gauche et les partis d’opposition sont prêts à mener une lutte acharnée dans ce débat budgétaire décisif.