Réforme de l’examen de naturalisation en France
Le 12 octobre 2025, Bruno Retailleau a annoncé la mise en place d’un nouvel examen civique qui sera instauré à partir du 1er janvier 2026 pour les demandeurs de titre de séjour pluriannuel, de carte de résident ou de naturalisation. Cet arrêté, signé deux jours avant son départ du ministère de l’Intérieur, vise à tester les connaissances des candidats sur le système institutionnel français, son histoire, ses principes et ses valeurs, rapporte TopTribune.
Ce nouvel examen, d’une durée maximale de trois quarts d’heure, sera composé de quarante questions à choix multiples, et les candidats devront obtenir au moins 80 % de réponses correctes pour réussir, soit un minimum de 32 bonnes réponses.
Bruno Retailleau a ainsi achevé le processus législatif initié par son prédécesseur, Gérald Darmanin, qui avait introduit une loi controversée sur l’immigration, nommée « loi asile et immigration », promulguée en janvier 2024 après un parcours législatif tumultueux marqué par des voix critiques venant de la droite et de l’extrême droite, ainsi qu’une censure partielle par le Conseil constitutionnel.
Structure de l’examen
L’examen se compose de cinq modules, évaluant les candidats sur des sujets variés :
- Principes et valeurs de la République (11 points) : questions sur la devise, les symboles de la République et la laïcité.
- Système institutionnel et politique (6 points) : questions sur la démocratie, le droit de vote et l’organisation de la République française.
- Droits et devoirs (11 points) : obligations des résidents en France et droits fondamentaux.
- Histoire, géographie et culture (8 points) : principales périodes historiques et patrimoine français.
- Vivre dans la société française (4 points) : questions sur la vie quotidienne et le système éducatif.
L’examen sera réalisé sur un support numérique, et toute tentative de fraude entraînera une interdiction de deux ans de passer le test.
Critiques sur la difficulté de l’examen
Ce nouveau système d’évaluation soulève des inquiétudes quant à sa faisabilité. Des experts, tels que Danièle Lochak, professeure émérite de droit public, ont critiqué la complexité des questions, affirmant qu’elles sont conçues de manière à faire échouer les candidats. Selon elle, il est légitime de se demander quels candidats, sans un diplôme de niveau supérieur, seront capables de répondre correctement aux questions posées.
Actuellement, les candidats à la naturalisation passent un entretien oral avec un agent de préfecture, un système jugé inégal par de nombreuses associations. De plus, à partir du 1er janvier 2026, le niveau de langue exigé pour acquérir la nationalité française augmentera, passant du niveau B1 au niveau B2, un seuil jugé supérieur aux besoins quotidiens.