Le projet de budget 2026 annonce la suppression de 4 000 postes d'enseignants.

Le projet de budget 2026 annonce la suppression de 4 000 postes d’enseignants.

17.10.2025 09:13
2 min de lecture

Dévoilé au milieu d’octobre 2025, le projet de budget pour 2026 du ministère de l’Éducation nationale annonce une ligne directrice restrictive. En effet, le gouvernement envisage la suppression d’environ 4 000 postes d’enseignants, d’après les informations fournies par La Croix. Bien qu’elle soit présentée comme une simple réponse à une diminution des effectifs, cette mesure ravive le débat concernant la place de l’éducation dans les choix économiques du pays, rapporte TopTribune.

Un budget marqué par la rigueur et les réalités démographiques

Le ministère de l’Éducation nationale justifie ces suppressions par une baisse continue du nombre d’élèves. Comme l’a précisé Le Parisien, le ministre a affirmé que « ces postes supprimés sont liés à la démographie ». En substance, cela signifie moins d’élèves, donc moins d’enseignants. L’administration mise sur une gestion « ajustée » des effectifs, tout en veillant à ce qu’aucune classe ne soit fermée sans consultation locale. Cette démarche budgétaire s’inscrit dans une volonté plus large de maîtrise des dépenses publiques.

Cependant, derrière ces chiffres, des préoccupations persistent. Selon Les Échos, le projet global prévoit effectivement 4 600 suppressions, un chiffre supérieur aux 4 000 annoncées. Cette différence alimente les critiques des syndicats, qui y voient une sous-évaluation délibérée de la diminution des emplois enseignants. Selon eux, la rigueur budgétaire pourrait exacerber la pression sur les équipes et renforcer les inégalités territoriales.

Des chiffres contradictoires

Les documents joints au budget révèlent des disparités notables. Acteurs Publics met en lumière que, malgré un affichage de 3 000 emplois publics supprimés, le schéma d’emplois du ministère de l’Éducation semble paradoxalement intégrer 5 400 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires. Ce contraste souligne, selon le média spécialisé, une sorte de « carabistouille » budgétaire du gouvernement : certaines créations internes semblent compenser des suppressions ailleurs, rendant l’analyse du solde net difficile.

Les syndicats avancent également d’autres chiffres. Le SNES-FSU, cité par Mediapart, évalue à 4 018 le nombre exact de postes supprimés dans le secondaire. Le Café pédagogique parle de « désengagement massif de l’exécutif envers l’Éducation nationale », rappelant que le PLF 2026 entérine la suppression de 3 100 emplois publics supplémentaires. Ces données, bien que variées, montrent toutes la même tendance : un recul significatif des ressources humaines dans les classes.

Un choix budgétaire aux conséquences politiques importantes

Pour le gouvernement, cette réduction du nombre de postes répond avant tout à une exigence de soutenabilité des comptes publics. Le ministère des Finances vise à diminuer la dépense salariale tout en maintenant un service public « au même niveau ». Le ministre de l’Éducation nationale assure que « l’école demeurera la première priorité budgétaire de la Nation », selon La Croix. Cependant, les arbitrages indiquent que l’effort se concentre désormais sur la rationalisation plutôt que sur l’expansion.

Pour les enseignants, la perception est tout autre. Plusieurs organisations, rapportées par Public Sénat, dénoncent une austérité déguisée, craignant que ces suppressions n’entraînent une détérioration des conditions d’enseignement, notamment dans les zones rurales. Dans un contexte où la réussite scolaire dépend de la stabilité des équipes, la suppression de 4 000 à 4 600 postes soulève des questions sur les véritables priorités d’un budget pourtant présenté comme équitable.

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