La Russie a affirmé vendredi progresser dans la région ukrainienne de Kharkiv, où elle mène depuis une semaine une offensive.
En doudoune jaune fluo, le visage contusionné, Inna est épuisée. La mère de famille darrive tout juste de Vovchansk. « Il n’y a plus de ville, dit-elle. On a passé la semaine dans le sous-sol. On n’avait rien à manger, j’ai faim… Et là, j’ai envie d’un bon café ». Si l’Ukraine a dit contenir l’avancée militaire russe dans le nord-est du pays, la situation reste « extrêmement difficile » selon le président Volodymyr Zelensky.
Depuis le début du mois de mai, Moscou mène actuellement dans cette zone une offensive, engrangeant ses plus importants gains territoriaux depuis fin 2022. Vendredi 17 mai, la Russie affirmait ainsi progresser dans la région ukrainienne de Kharkiv, avec l’objectif, selon Vladimir Poutine, est de créer une zone tampon pour empêcher des frappes de Kiev en territoire russe. Fuyant les conflits, lla population se retrouve sur la route et tente de trouver un refuge du côté de Kharkiv.
« Une bombe est tombée chez la voisine »
« Sur place, tout brûle, partout, il y a de la fumée, décrit alors Inna. J’ai couru d’un sous-sol à un autre, je suis tombée et je me suis cassé le nez contre notre bois de chauffage dans le sous-sol. Après une nuit de cauchemar, une bombe est tombée chez la voisine. Il y a un cratère de deux mètres de profondeur. Elle et son mari ont fini par quitter la ville… », regrette-t-elle. Visiblement éprouvée par ces jours entiers de combats sans relâche, la mère de famille décrit des scènes de guérilla.
« Les soldats urkainiens se cachent dans les maisons. Mais les drones les repèrent et les visent… Ca tirait de partout dans le quartier. C’était effrayant. »Inna
à franceinfo
« C’est dur de quitter sa maison. J’ai mal au cœur pour le perroquet que j’ai oublié. Il va mourir de faim« , soupire Loudmila, 71 ans. Elle a attendu le dernier moment pour partir. Et elle aussi décrit des scènes de guerre : « Ça tirait de tous les côtés la nuit, le jour. Sortir de chez moi a été difficile. On a fini par partir, et nous sommes passés à côté d’un char détruit. Quelque chose a explosé et les drones volaient tout autour.«
Arrivée sans rien au centre d’évacuation, Loudmila récupère quelques vêtements, des dons des habitants de Kharkiv. « Beaucoup de volontaires ici sont eux-mêmes de Kharkiv. Ils viennent aider tous les jours à la fois des gens qu’ils ne connaissent pas du tout ou, parfois, des proches. Aujourd’hui, Kharkiv, c’est 1 million d’habitants et nous sommes comme une grande famille« , défend Anatoli Borets, de l’organisation « Droit à la protection ». Selon les services de secours, 8800 personnes ont été évacuées ces derniers jours. « Et ce n’est pas fini« , soupire un volontaire.