Depuis le 15 octobre 2025, le gouvernement a confirmé que le barème de l’impôt sur le revenu restera constant pour l’année 2026. Cette mesure, en période d’inflation, revient à augmenter de facto l’impôt sans toucher aux taux eux-mêmes. Selon le ministère de l’Économie, environ 200 000 nouveaux foyers vont entrer dans le champ de l’imposition, rapportent TopTribune. Au-delà de ces nouveaux contribuables, l’ensemble des revenus imposables sera également davantage taxé.
Effets invisibles du gel du barème de l’impôt sur le revenu
Le barème de l’impôt français est constitué de cinq tranches, s’étalant de 0 % à 45 %, avec un seuil d’entrée fixé à 11 497 € par part fiscale. En temps normal, ces seuils devraient être révisés chaque année pour suivre le rythme de l’inflation, afin d’éviter que les hausses de revenus entraînent une augmentation automatique des impôts. Toutefois, le gel du barème met en péril ce principe d’équité : toute augmentation salariale, même minimale, pourrait impacter le taux d’imposition.
Ce qu’on appelle une « progression froide » — un phénomène reconnu des économistes — représente en réalité une augmentation silencieuse de l’impôt. Selon les estimations de l’OFCE, mentionnées par TF1 Info, ce gel pourrait rapporter environ 1,2 milliard d’euros. Par ailleurs, le ministère des Finances prévoit une fourchette de nouvelles recettes, s’élevant entre 1 et 2 milliards d’euros, comme le souligne Europe 1.
En parallèle, le Projet de loi de finances 2026 envisage une augmentation totalisée des recettes fiscales de 2,2 milliards d’euros, intégrant à la fois le gel du barème et d’autres ajustements relatifs à la taxe sociale (CSG), selon les informations de Vie-Publique.fr.
Augmentation progressive de l’impôt pour tous les ménages
Les premiers affectés par ce gel du barème sont les nouveaux imposables. Selon BFMTV, environ 200 000 ménages deviendront imposables en 2026. D’autres prévisions internes envisagent un chiffre pouvant atteindre 380 000 foyers.
Pour illustrer ce mécanisme, prenons l’exemple d’un contribuable ayant un revenu imposable de 83 000 € : son impôt pourrait augmenter de 18 065 € à 19 336 €, représentant une hausse de 1 271 €, selon les calculs de Meilleurtaux Placement. Même en maintenant les taux d’imposition constants, le gel exerce un effet d’aspiration vers des tranches fiscales plus élevées.
Les ménages à revenus modestes ne seront pas épargnés et risquent de faire face à une entrée symbolique dans le champ de l’impôt. L’Internaute estime qu’une personne avec un salaire de 1 570 € par mois, bénéficiant d’une hausse de 2 %, paiera environ 32 € par an. Bien que ce montant semble dérisoire, il évoque une augmentation réelle du taux d’imposition. Ce mécanisme, bien que discret dans les barèmes, permet à l’État d’accroître ses recettes sans annoncer une hausse explicite de l’impôt. Pour les foyers, cela se traduira par une imposition plus élevée dès l’été 2026.
Les pertes des retraités et des classes moyennes face au gel
Selon l’OFCE, la combinaison du gel du barème et de la désindexation des pensions entraînera pour les retraités une réduction de leur revenu disponible d’environ 3,7 milliards d’euros en 2026, dont 400 millions d’euros seront directement associés à l’augmentation de l’impôt.
Pour les salariés, l’OFCE estime que la perte moyenne de pouvoir d’achat s’élèvera à 70 € par unité de consommation (- 0,2 %), tandis que pour les indépendants, cette perte pourrait atteindre 100 € (- 0,2 %). Bien que ces effets semblent modestes isolément, ils se traduisent par un transfert fiscal significatif en faveur du budget de l’État.