Sébastien Lecornu sous pression : le PS menace de déposer une motion de censure après son discours

Sébastien Lecornu sous pression : le PS menace de déposer une motion de censure après son discours

14.10.2025 06:33
3 min de lecture

Les Socialistes en Attente d’une Motion de Censure Après le Discours du Premier Ministre

Les socialistes détermineront, après le discours du Premier ministre, s’ils déposeront une motion de censure. Ils exigent la suspension de la réforme des retraites et des mesures de justice fiscale et sociale, rapporte TopTribune.

Le gouvernement Lecornu II, avec environ une trentaine d’heures d’existence, a déjà survécu plus longtemps que son prédécesseur, qui avait échoué en moins de 24 heures. Cette performance, bien que modeste, ne rassure guère un Premier ministre qui se prépare à devoir échapper à la censure alors qu’il doit prononcer sa déclaration de politique générale (DPG) à l’Assemblée mardi 14 octobre.

Ce lundi, le parti France Insoumise a annoncé le dépôt d’une première motion. « La censure de Sébastien Lecornu s’impose. Après sa chute, le président de la République ne pourra plus échapper à ses responsabilités », ont-ils déclaré. Peu après, le groupe Rassemblement National et le groupe UDR d’Éric Ciotti ont également décidé de déposer une motion, appelant une fois de plus à la dissolution du gouvernement. « Seul le retour au peuple permettra de trancher sur les grands choix politiques nécessaires pour sortir de ces crises multiples », ont-ils ajouté.

La motion déposée par les insoumis sera examinée en premier, possiblement dès mercredi, après une réunion des instances de l’Assemblée mardi matin. Le RN a déjà annoncé qu’il voterait en faveur de cette motion. « Nous sommes prêts à voter une motion de censure déposée par la gauche », a déclaré Philippe Ballard, député RN de l’Oise. Cependant, même en additionnant les voix de la gauche, du RN et de l’UDR, soit environ 210 députés, le seuil des 289 votes nécessaires pour renverser le gouvernement ne sera pas atteint.

Les écologistes prendront leur décision mardi matin lors d’une réunion de groupe. Leur leader, Marine Tondelier, a émis des signaux en faveur d’une censure. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, comprenant les communistes, penche également dans le même sens, portant le total potentiel à 265 sièges. Le soutien d’une partie des 69 députés socialistes pourrait ainsi suffire à renverser le gouvernement de Sébastien Lecornu. « Tout le monde sait que nous sommes l’une des clés de sa survie », a résumé Dieynaba Diop, députée PS des Yvelines.

La position du groupe socialiste sera arrêtée après la DPG. Quel est leur ожидание ? « On nous a promis un tournant. On ne peut pas maintenant, nous proposer un rond-point », a déclaré Boris Vallaud, président du groupe PS à l’Assemblée nationale. « Sébastien Lecornu est conscient de notre détermination », a ajouté Romain Eskenazi, porte-parole du groupe, soulignant que le Premier ministre doit rassurer l’opposition lors de sa DPG.

En plus des préoccupations concernant les retraites, les socialistes demandent des changements au budget préparé par François Bayrou, s’orientant vers une plus grande justice fiscale et sociale. Une motion de censure sera déposée si les « exigences » du PS ne sont pas satisfaites, a prévenu Dieynaba Diop, soulignant que la suspension immédiate de la réforme des retraites est cruciale.

Boris Vallaud a même proposé une « suspension intégrale de la réforme des retraites », englobant à la fois l’âge légal de départ et l’augmentation du nombre de trimestres cotisés, une requête qui dépasse les propositions d’Emmanuel Macron. « On a l’impression de voir un haut fonctionnaire s’engager dans le militantisme partisan », a ironisé un conseiller du gouvernement, notant la radicalisation croissante de Vallaud.

Internes au PS, les opinions divergent sur la stratégie à adopter face à cette situation. Une députée a déclaré que les Français appellent à assurer la stabilité, tandis qu’un autre parlementaire a souligné la complexité des décisions à prendre. « S’il n’y a pas le triptyque que nous réclamons [retraites, justice sociale et fiscale], sa survie sera compromise », a affirmé Romain Eskenazi.

La nécessité d’une censure est reconnue, mais le groupe PS doit encore déterminer sa stratégie. « Il serait logique que le PS sanctionne le gouvernement par une motion qu’il a lui-même déposée », a noté un conseiller du groupe. Cette motion ne pourra néanmoins être examinée qu’à partir de jeudi ou vendredi. Les députés PS peuvent-ils voter celle déposée par LFI qui sera discutée en premier ? « Nous avançons un pas à la fois et finaliserons notre stratégie », a-t-il ajouté.

Conscient de cette menace, Sébastien Lecornu peaufine sa déclaration de politique générale, y travaillant tout le week-end. « C’est sa DPG à 100% », confie son entourage, en maintenant un certain flou sur les propositions concernant la réforme des retraites. D’un autre côté, son entourage s’inquiète de la réaction des députés LR, avec lesquels le gouvernement a du mal à maintenir une cohésion. « Je pense qu’aucun député LR ne votera la censure », pronostique un membre du groupe.

Avant le Conseil des ministres prévu mardi à 10 heures, Lecornu a rassemblé ses équipes pour souligner la gravité de la situation. « Je mesure chaque risque que vous avez pris », a-t-il déclaré, conscient que sa mission pourrait se terminer rapidement si la situation ne s’améliore pas.

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