À 24 heures de l’échéance fixée par Emmanuel Macron pour nommer un nouveau Premier ministre consensuel, la situation reste floue, aucun candidat n’émergeant clairement. Le président de la République doit trancher d’ici le 10 octobre au soir, après l’intervention télévisée de Sébastien Lecornu, rapportent TopTribune.
Les défis politiques sont nombreux : le Parti socialiste privilégie un Premier ministre de gauche, tandis que La France Insoumise menace de censurer tout gouvernement de grande coalition. Le Rassemblement National affirme également qu’il bloquera tous les gouvernements jusqu’à la dissolution, selon sa présidente Marine Le Pen. Du côté des Républicains, un consensus semble hors de portée, comme l’a souligné Bruno Retailleau, affirmant son refus d’un gouvernement macroniste ou de gauche.
Bernard Cazeneuve, le retour ?
Parmi les spéculations, le retour de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre sous François Hollande, a été évoqué au début de la semaine. Il a déclaré : « Nous devons collectivement aux Françaises et aux Français une solution à leur hauteur. Un sursaut. » Cependant, son profil est controversé ; certains le perçoivent comme un « homme providentiel », alors que d’autres, comme la présidente des députés écologistes Cyrielle Chatelain, s’y opposent fermement en affirmant : « Pas Bernard Cazeneuve. » Cela vient du fait qu’il a quitté le PS en 2022, rendant son acceptabilité discutable parmi les parlementaires de gauche.
Le cas Jean-Louis Borloo
Les rumeurs concernant Jean-Louis Borloo, souvent perçu comme un homme « ni de droite, ni de gauche », circulent aussi. Selon une source proche d’Emmanuel Macron, il pourrait « parler à la gauche » et « incarner un gouvernement déprésidentialisé ». Cependant, Borloo a démenti ces allégations, affirmant n’avoir « aucun contact » avec l’entourage présidentiel. Ses tensions avec Macron, suite à son rejet d’un rapport sur la politique de la Ville en 2018, compliquent davantage son retour potentiel.
Un Jean Castex bis
Alors que la bataille pour un consensus politique fait rage, l’idée d’un gouvernement technique avec un Premier ministre apolitique émerge. Ce type de leader, suggère Mathilde Philip-Gay, pourrait être un haut fonctionnaire ou un expert, à l’instar de Jean Castex, qui avait été nommé Premier ministre sans être un leader politique connu. Cette option soulève des craintes, car la personne choisie devrait être « incontestable » et « sans position politique », afin de garantir l’adhésion des différents partis.
Un vieux briscard de la politique
Une autre possibilité serait de nommer un acteur politique chevronné. Cependant, la désillusion entourant certaines personnalités comme Michel Barnier ou François Bayrou, qui n’ont pas réussi à surmonter les défis de la dette et de la gouvernance, incite à la prudence pour Macron.
La gauche à Matignon ?
L’idée d’un Premier ministre de gauche a également été examinée, notamment avec le nom d’Olivier Faure en circulation. Malgré les discussions, même les socialistes semblent sceptiques quant à cette option, craignant que cela soit perçu comme un signe de faiblesse pour Macron. Faure avait demandé la suspension de la réforme des retraites comme condition, mais a depuis assoupli sa position.
Sébastien Lecornu reconduit ?
Enfin, bien que cela ne soit pas considéré comme une option viable et que Sébastien Lecornu ait exprimé son unwillingness, la possibilité d’un maintien en fonction n’est pas à exclure. Mathilde Philip-Gay a rappelé qu’historiquement, des Premiers ministres avaient été reconduits après des remaniements. Néanmoins, Lecornu a souligné l’importance pour son successeur de « s’éloigner de la Macronie » pour rassurer les Français, prenant en considération la volonté exprimée lors des récentes élections.
