Le dépôt d’un accord le 8 octobre 2025 représente une avancée majeure dans le cadre des litiges entourant le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars en octobre 2022. Cette situation positionne Elon Musk au cœur d’un règlement qui soulève des enjeux juridiques et financiers pour la plateforme désormais appelée X, rapporte TopTribune.
Contexte du litige et nature des revendications
Ce différend oppose Elon Musk à quatre anciens dirigeants de Twitter : Parag Agrawal, Ned Segal, Vijaya Gadde et Sean Edgett, qui affirment ne pas avoir reçu les indemnités qui leur avaient été promises avant le rachat. Les plaignants réclamaient au total 128 millions de dollars en compensation de salaires et d’options d’actions, comme l’indiquent les documents juridiques. Ainsi, les enjeux financiers du litige n’étaient pas à prendre à la légère dans un contexte où X faisait déjà face à d’autres litiges, dont un class action réglé l’été dernier pour environ 500 millions de dollars.
Les ex-dirigeants ont soutenu que la clôture anticipée de l’acquisition avait été orchestrée pour empêcher la consolidation d’options d’actions qui auraient valu près de 200 millions de dollars supplémentaires le lendemain, une affirmation reprise dans la plainte et corroborée par la biographie de Walter Isaacson. De plus, ils ont dénoncé des tentatives perçues comme visant à qualifier leur départ de faute grave, ce qui, s’il était établi, aurait annulé leurs droits à indemnité.
Nature de l’accord et conditions encadrant le règlement
Selon les documents déposés au tribunal, les parties ont présenté un accord, bien que les détails financiers précis n’aient pas été divulgués. La juge a toutefois prolongé les délais pour permettre la finalisation de cet accord, programmant une reprise des audiences au 31 octobre 2025 si les termes ne sont pas respectés. Cette formulation indique que « l’accord est subordonné à certaines conditions » à remplir dans un délai rapproché, sans en spécifier la nature, ce qui engendre un flou quant à l’impact financier immédiat de l’entente.
En effet, cette stratégie de règlement permet d’éviter un procès public, qui pourrait s’avérer long et onéreux. Pour Elon Musk, cette solution constitue un moyen de limiter la visibilité sur les pratiques de gouvernance de X et d’empêcher des révélations susceptibles d’étendre le sujet au-delà des seules questions de rémunération. Néanmoins, le manque de transparence quant aux montants réellement transférés rend difficile une évaluation précise du coût pour X et Musk.
Conséquences évitées et risques résiduels pour X et Musk
En choisissant d’éviter une audience publique, Elon Musk atténue les risques d’un examen médiatique approfondi des pratiques internes et des licenciements massifs survenus après l’acquisition, un épisode qui avait déjà suscité de nombreuses poursuites. De surcroît, en réglant ce litige, X diminue la probabilité d’une jurisprudence défavorable qui pourrait inciter d’autres anciens dirigeants à intenter des actions en justice, augmentant ainsi la charge financière et la réputation de l’entreprise.
Cependant, cet accord conditionnel laisse subsister un risque important : si les conditions ne sont pas remplies, le procès pourrait reprendre et l’affaire redevenir publique devant le tribunal fédéral de San Francisco, avec toutes les implications en matière de divulgation de documents et de témoignages. De plus, le précédent d’août 2025 – un règlement d’environ 500 millions de dollars pour des employés licenciés – rappelle que les conséquences financières des restructurations post-acquisition sont significatives et demeurent un facteur clé dans l’évaluation et la gestion des risques de X.