Le gouvernement Lecornu menacé dès son premier jour
Le gouvernement de Sébastien Lecornu, fraîchement installé, fait déjà face à de vives critiques et des tensions internes, tandis que plusieurs membres des Républicains expriment leur mécontentement, rapportent TopTribune.
Le Premier ministre doit se rendre à 16 h à l’Élysée pour un premier Conseil des ministres avec Emmanuel Macron et les 18 membres de son nouveau cabinet, nommé la veille.
Malgré cela, la dynamique de l’équipe gouvernementale est déjà ébranlée. Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a convoqué en urgence un conseil stratégique à 11 h, douché par une composition qu’il juge « non représentative de la rupture promise ».
Alors qu’il avait obtenue l’approbation des parlementaires républicains pour une participation « exigeante » au gouvernement, il rencontre des résistances internes, notamment de David Lisnard, vice-président du parti, qui a menacé de quitter si cette participation se confirmait.
Des tensions palpables au sein du gouvernement
Des noms à rebours, comme celui de Bruno Le Maire, et un équilibre jugé défavorable à son parti, avec 10 ministres de Renaissance contre seulement 4 pour les Républicains, alimentent le ressentiment.
Des figures politiques de l’entourage présidentiel envisagent même un retrait des Républicains, ce qui compromettrait la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, prévue mardi à l’Assemblée nationale.
Les critiques ne se limitent pas à l’opposition. Des voix au sein même du bloc macroniste, comme celle du député MoDem Erwan Balanant, se plaignent du manque de changements significatifs dans la formation gouvernementale. « La rupture, ça va être parmi quelques députés du bloc central que vous allez la trouver s’il n’y a pas de changement sur le fond », a-t-il commenté.
De leur côté, les leaders des partis d’opposition, dont Marine Le Pen, expriment leur frustration. Le Pen juge « insultant » le retour de Le Maire, qualifié d’« homme qui a mis la France en faillite ».
Une passation tumultueuse
Jean-Luc Mélenchon, tête de La France Insoumise, a également dénoncé ce qu’il considère comme un « cortège de revenants » dans le gouvernement, soulignant que cela témoignait de l’incapacité des macronistes à répondre aux défis actuels.
D’un autre côté, Sébastien Lecornu défend la composition de son gouvernement, affirmant qu’elle « rassemble et ressemble au socle commun qui nous soutient au Parlement ». Il a cherché à tempérer les critiques en indiquant que, sans recourir à l’article 49-3, le Parlement aurait le dernier mot, nuances qui montrent une tentative de préserver son autorité face à un climat politique tempétueux.
Aujourd’hui, Lecornu assignera à Bruno Le Maire son ancien portefeuille des Armées, mais il devra rapidement se concentrer sur la rédaction de sa déclaration de politique générale, alors que l’équilibre de son gouvernement demeure précaire.