Le magnat américain du hip-hop P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, a été condamné vendredi 3 octobre 2025 à quatre ans et deux mois de prison en lien avec une affaire de violences sexuelles qui a profondément terni son image, rapporte TopTribune.
Le juge Arun Subramanian, s’exprimant lors de l’audience, a souligné que « ces infractions graves ont causé un tort irréparable à deux femmes » et dont les conséquences perdurent aujourd’hui. En plus de la peine de prison, P. Diddy a également écopé d’une amende de 500 000 dollars.
« Malade à cause de la drogue, j’étais hors de contrôle »
Les avocats de P. Diddy ont annoncé leur intention de faire appel, qualifiant la condamnation d’« inconstitutionnelle ». Le juge a exprimé ses préoccupations quant au risque de récidive, indiquant qu’il n’avait pas la certitude nécessaire que de tels crimes ne seraient pas commis à nouveau en cas de libération.
Au cours de l’audience, le rappeur a présenté des excuses à ses victimes, qualifiant son comportement d’« répugnant, honteux et maladif ».
J’étais malade. Malade à cause de la drogue, j’étais hors de contrôle.
La prison à perpétuité écartée
Lors de cette audience qui a duré six heures, plusieurs membres de sa famille, y compris certains de ses sept enfants, ont plaidé en faveur d’une clémence, affirmant que P. Diddy avait changé. Néanmoins, le magistrat a mis l’accent sur la nécessité d’écouter les victimes, leur assurant « nous vous avons entendues » après leurs témoignages sur les violences subies.
Bien que le rappeur ait échappé à une peine de réclusion à perpétuité, les jurés avaient précédemment rejeté en juillet les accusations les plus graves de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs, ce qui a limité l’ampleur de la sentence.
À 55 ans, P. Diddy risquait des décennies derrière les barreaux, la condamnation pour transport de personnes à des fins de prostitution étant passible de 20 ans d’emprisonnement.
Incarcéré depuis 13 mois
L’affaire a révélé que P. Diddy avait forcé plusieurs femmes à participer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués, tout en se livrant à des actes indécents. Il aurait également orchestré un réseau criminel pour faciliter ces activités, surnommées « freak-offs » ou « hotel nights ».
Le parquet avait requis au moins 11 années de prison, insistant sur la gravité des actes et l’absence de repentir de la part de P. Diddy. Les victimes continuaient de percevoir une menace tangible de sa part, selon les déclarations du procureur.
La défense, quant à elle, avait plaidé pour une peine maximale de 14 mois, en tenant compte du bon comportement de P. Diddy durant son emprisonnement de 13 mois à Brooklyn et de la destruction de son image publique.
Les avocats défendent un style de vie « polyamoureux »
Les avocats de P. Diddy ont mené des contre-interrogatoires incisifs, tentant de discréditer les témoins à charge et présentant les « freak-offs » comme des activités consensuelles, soutenant que leur client menait un style de vie « polyamoureux » qui ne viole pas la loi.
Figure emblématique du hip-hop, P. Diddy, dont l’apparence a visiblement changé depuis les audiences, a eu une carrière marquée par des succès en tant que producteur et artiste. Il avait propulsé le rappeur The Notorious B.I.G. à la célébrité dans les années 1990 et a été associé à des marques d’alcool.
À l’issue du jugement, l’avocat de Cassie (de son vrai nom Casandra Ventura) a salué le « courage » de cette dernière, affirmant que bien que le traumatisme causé par Combs soit irréversible, la peine infligée reconnait la gravité des infractions commises.
Source : AFP.