SMIC en Espagne : une augmentation de 82 %, la France prendra-t-elle le risque sans nuire à l'emploi ?

SMIC en Espagne : une augmentation de 82 %, la France prendra-t-elle le risque sans nuire à l’emploi ?

28.09.2025 09:13
2 min de lecture

Dans un contexte économique en perpétuelle évolution, les nations européennes s’efforcent d’adapter leur salaire minimum tout en cherchant à dynamiser leur économie. La France et l’Espagne illustrent particulièrement cette transformation, confrontées à leurs propres difficultés tout en ayant de belles opportunités à saisir. Tandis que l’Espagne affiche une croissance solide, la France doit jongler entre la nécessité d’augmenter la productivité et celle de réajuster les cotisations afin de prévenir des pertes d’emplois, rapporte TopTribune.

Faire grandir l’économie et ajuster les salaires

La France se situe à un moment critique. Pour rehausser le Smic sans compromettre l’emploi, le choix se porte entre alléger les charges sociales ou stimuler la productivité. Les prévisions de croissance pour 2025 en France tablent sur 0,8 %, ce qui est bien en dessous des 2,7 % projetés pour l’Espagne. Cette disparité révèle que Paris doit mettre en œuvre des mesures efficaces pour redynamiser son économie et maintenir un taux de chômage stable.

Du côté espagnol, l’économie bénéficie d’une dynamique encourageante avec une prévision d’augmentation du PIB de 3,5 % en 2024. Le salaire minimum a considérablement augmenté, avec une hausse de 22 % en 2019 et de 82 % depuis 2015. En comparaison, la France a vu une élévation de seulement 24 % sur la même durée.

Le coût du travail et la comparaison internationale

Le coût du travail constitue une aspect majeur de cette analyse. En 2025, le salaire minimum en France atteindra 1 802 euros bruts, tandis qu’en Espagne, il s’établira à 1 381 euros bruts. Cette différence s’explique également par les taux horaires qui se chiffrent autour de 44 euros en France et seulement 25 euros en Espagne. Ces disparités salariales classent la France cinquième en euro zone pour le salaire minimum le plus élevé.

À l’échelle internationale, plusieurs pays surpassent ces niveaux :

  • Le Luxembourg propose un salaire de 2 704 euros,
  • L’Irlande avec 2 282 euros,
  • Les Pays-Bas à 2 246 euros,
  • L’Allemagne à 2 161 euros, et
  • La Belgique à 2 112 euros.

La productivité et la valeur ajoutée

La productivité demeure un enjeu crucial pour garantir des salaires attractifs tout en évitant de brutaliser les coûts pour les entreprises. La France, dont la productivité est comparable à celle de l’Allemagne, excède celle de l’Espagne. À titre d’exemple, en 2024, le coût horaire du travail en Espagne représente seulement 59 % de la valeur ajoutée brute par heure travaillée, contre 74 % en France, en dépit d’un faible nombre d’heures travaillées.

Eric Dor souligne à BFMTV que « la valeur ajoutée par heure travaillée d’une entreprise constitue la limite supérieure de la rémunération globale horaire des salariés ». Ceci met en lumière l’importance d’accroître la productivité pour préserver la rentabilité.

En route vers une amélioration durable

Devant ces différents défis économiques, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Réduire les cotisations sociales à la charge des employeurs pourrait alléger le poids qui pèse sur les entreprises françaises. De même, investir dans la formation, ainsi que dans les nouvelles technologies, pourrait signifiquement booster la productivité.

Cependant, Eric Dor avertit qu’il serait « irréaliste de penser pouvoir reproduire les augmentations salariales de l’Allemagne sans créer de pertes d’emploi ». Aujourd’hui, l’Espagne semble mieux positionnée pour attirer les investissements grâce à une main-d’œuvre aux coûts plus accessibles.

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