Incarcération de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne
Nicolas Sarkozy, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, devra purger sa peine à la prison de la Santé, malgré son appel, rapporte TopTribune.
La décision d’incarcération a été marquée par une exécution provisoire. La date et les détails de son incarcération seront communiqués le 13 octobre, période à laquelle il saura également où il effectuera sa peine. Il est probable qu’il soit affecté au centre pénitentiaire de la Santé, dans un quartier spécial conçu pour les personnes vulnérables, afin de minimiser les risques d’agression ou de violence en raison de son statut.
Ce secteur, souvent désigné comme le quartier des VIP, accueille déjà 17 personnalités politiques et médiatiques. Il a également abrité des figures notables tel que Pierre Palmade et Bernard Tapie. À l’inverse de nombreux détenus, Sarkozy passera ses nuits seul dans sa cellule, un détail à souligner dans le contexte de la surpopulation carcérale en France où la densité atteint des niveaux alarmants.
Avec 84 177 détenus pour seulement 62 348 places, la France fait face à une saturation de ses établissements pénitentiaires. Les conditions de détention resteront cependant standard. Sarkozy aura des dimensions de cellule de 9 à 12 m2, minimales en matière d’ameublement, mais décalées par des privilèges tels que l’accès à une télévision, sous certaines conditions. Comme tous les détenus, il bénéficiera de trois visites par semaine.
Le régime de promenade d’un hour par jour sera également spécifiquement adapté pour éviter tout contact avec les autres détenus. Ce risque est accentué par la possibilité d’agressions venant de prisonniers d’autres quartiers. Une sécurité renforcée sera mise en place pour prévenir des incidents relevant d’une potentielle menace sur sa vie.
Son statut d’ancien président soulève des enjeux de sécurité que l’administration pénitentiaire n’a jamais rencontrés auparavant. Celle-ci envisagerait des mesures d’isolement, une option qui atténuerait ses interactions avec les autres détenus. Flavie Rault, secrétaire générale du SNDP-CFDT, affirme que dans ce cas, Sarkozy aurait des contacts limités uniquement avec le personnel pénitentiaire et ses proches.
« Si nous optons pour l’isolement, il n’y aura aucun contact avec le reste de la population pénale, » a déclaré Rault. Pour ceux qui seraient placés dans un quartier vulnérable, les activités de groupe comme le sport seraient maintenues, mais les cellules, équipées de douches et de cabines téléphoniques, resteraient identiques quel que soit le régime choisi pour le détenu.