Coup de théâtre : l'Italie envisage de geler l'âge de départ à la retraite.

Coup de théâtre : l’Italie envisage de geler l’âge de départ à la retraite.

26.09.2025 08:23
2 min de lecture

Le 24 septembre 2025, le gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, a introduit une initiative qui pourrait transformer le paysage du système de retraite. L’objectif de cette réforme est de maintenir l’âge de départ à la retraite à 67 ans. Cette annonce intervient à un moment où la conjoncture économique est préoccupante, en raison d’une dette publique alarmante. Le système actuel, qui fait varier l’âge de départ selon l’espérance de vie, est désormais remis en question. Une telle décision pourrait avoir un impact significatif sur les finances publiques ainsi que sur la vie quotidienne de la population italienne, rapporte TopTribune.

Évolution du système de retraite

Depuis 2011, l’Italie a adopté un mécanisme permettant de lier l’âge de départ à la retraite à l’espérance de vie. En 2019, cet âge était fixé à 67 ans, avec une révision qui devait être mise en place en 2027, portant cet âge à 67 ans et 3 mois. Le gouvernement envisage désormais de maintenir cet âge jusqu’en 2029. Ce gel interroge une politique instaurée après la crise de la dette souveraine dans la zone euro, qui visait à adapter l’âge de départ au vieillissement démographique.

Cette politique se distingue clairement de celles appliquées dans d’autres États européens. Par exemple, au Danemark, l’âge de départ a été élevé à 70 ans, tandis que des pays comme la France et l’Allemagne envisagent également d’étendre la période de travail. Cette disparité met en lumière les défis auxquels doivent faire face les systèmes de retraite européens.

Conséquences économiques et critiques

La décision de geler l’âge de départ à la retraite pourrait engendrer des effets notables pour l’Italie. Selon certaines estimations, la suppression de l’indexation pourrait entraîner une perte d’environ 0,4 point du PIB d’ici 2040. La dette publique pourrait alors atteindre un niveau de 139 % du PIB en 2031, contre une prévision actuelle de 132 %. Claudio Durigon, sous-secrétaire d’État au Travail et membre de la Lega, qualifie le système actuel de « politique brutale envers les travailleurs ».

Giancarlo Giorgetti, ministre des Finances, a déclaré que la proposition de suspendre ce mécanisme reste « à l’étude » et que toute décision devra considérer « la situation économique globale ». De son côté, Tito Boeri, ancien président de l’Istat, met en garde contre les conséquences potentielles sur la dette publique si des modifications interviennent dans le système.

Perspectives et opinions

Le débat autour de cette éventuelle suspension implique de nombreux acteurs politiques et sociaux. Giorgia Meloni semble ouverte à des révisions du mécanisme actuel, tandis que Giancarlo Giorgetti plaide pour un gel de l’augmentation automatique jusqu’en 2029. Les syndicats et le parti d’extrême droite Ligue sont également très sollicités, mettant en avant les défis particuliers auxquels font face les travailleurs âgés dans l’industrie.

Par ailleurs, Tito Boeri souligne que « ce mécanisme a une grande importance et mérite de rester intact », avertissant que modifier les règles pourrait nuire à la crédibilité économique de la nation.

Un défi démographique majeur

L’Italie est confrontée à une chute rapide de sa population, avec un taux de fécondité tombé à seulement 1,2 enfant par femme. Le vieillissement démographique exacerbe les difficultés liées au financement des retraites. Dans ce contexte délicat, chaque décision relative au système de retraite prend une place essentielle pour assurer sa pérennité.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER