La pandémie de COVID-19, qui a débuté en 2020, a profondément impacté de nombreuses entreprises à l’échelle mondiale. Parmi elles, Prosegur, la multinationale espagnole, a décidé de cesser ses opérations en France pour céder la place au groupe Fiducial. Ce changement n’est pas survenu par hasard. En effet, depuis quelques années, la circulation de liquide est en forte diminution, engendrant des défis majeurs pour les sociétés spécialisées dans le transport de fonds. Déjà en 2019, les discussions entre Prosegur et Loomis, son concurrent suédois, faisaient émerger des préoccupations croissantes au sein de ce secteur en mutation, rapporte TopTribune.
La diminution inévitable du cash
Entre 2023 et 2024, les retraits d’espèces ont connu une baisse de 4,3 %, continuant une tendance initiée l’année précédente, avec une chute totale de 7,1 % depuis 2022. De surcroît, le nombre de distributeurs automatiques de billets a diminué de 3,5 % sur une année et de 7,9 % sur deux ans. Dans ce contexte, l’efficacité des fourgons blindés des entreprises telles que Loomis, Brink’s et Prosegur est remise en question.
Brice Guiochon, directeur général de Brink’s France, a affirmé : « Les fourgons blindés perdent progressivement leur utilité ». Ses déclarations indiquent clairement que les sociétés doivent réévaluer leurs stratégies pour rester compétitives.
Se réinventer pour l’avenir
Pour s’adapter à ces évolutions, Brink’s France oriente désormais ses activités vers des coffres connectés et sécurisés, illustrant une numérisation des services. Ces technologies permettent aux commerçants de gérer automatiquement leur comptabilité et d’effectuer des virements directs vers leurs comptes bancaires. Parallèlement, l’entreprise met en place des distributeurs automatiques situés dans des zones stratégiques, telles que les zones rurales, les centres commerciaux et les aéroports.
De son côté, Loomis explore également la mise en œuvre de coffres connectés pour se repositionner face à la chute continue des transactions en espèces, une modernisation bancaire incontournable. Ces nouvelles solutions offrent une opportunité à ces entreprises d’élargir leur gamme de services et de s’adapter aux besoins en constante évolution de leurs clients.
Répercussions sur l’emploi et changement de cap
La transition vers ces technologies émergentes a des impacts significatifs sur le marché du travail dans le domaine du transport de fonds. D’après le syndicat CFDT, le total d’employés de ce secteur en France est tombé de 20 000 à seulement 10 000, rendant la reconversion dans d’autres domaines primordiale, bien que la conjoncture politique instable depuis 2025 complique ces démarches.
Heureusement, des options se présentent à ceux qui désirent changer de carrière. La SNCF et la RATP ouvrent des postes dans le secteur des transports. Toutefois, entrer dans la sécurité publique ou la police s’avère plus ardu pour ceux qui souhaitent quitter le transport de fonds.
Les entreprises historiques telles que Brink’s et Loomis n’ont d’autre alternative que d’innover pour s’adapter à la tendance vers la réduction du cash. En développant des coffres sécurisés et en implantant des distributeurs automatiques répondant aux nouvelles exigences économiques, elles tentent de réussir leur transition dans cette ère numérique où l’argent liquide devient de moins en moins pertinent.