Les débats politiques français s'intensifient sur le pavoisement des mairies avec des drapeaux palestiniens

Les débats politiques français s’intensifient sur le pavoisement des mairies avec des drapeaux palestiniens

22.09.2025 06:03
2 min de lecture

La question du pavoisement des mairies françaises avec des drapeaux palestiniens continue de diviser profondément la classe politique. Cet affrontement a ressurgi de manière éclatante ce dimanche, à l’approche de la reconnaissance attendue de l’État palestinien par Emmanuel Macron à l’Onu, rapporte TopTribune.

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau (LR) a ordonné aux préfets d’agir en justice si des municipalités décident de hisser les couleurs palestiniennes, étant donné qu’il n’est pas en mesure de demander aux forces de l’ordre de retirer le drapeau. En réponse, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a sollicité la validation de cette initiative par le président, soulignant dans sa lettre qu’il s’agissait d’« un acte fort envers tous ceux qui sont attachés à la résolution du conflit israélo-palestinien ».

Un drapeau « n’a jamais tué personne »

Alors que Retailleau invoque le « principe de neutralité des services publics » et appelle à « ne pas importer le conflit du Proche-Orient », Faure exprime que le refus s’articule autour de la décision présidentielle de reconnaître un État palestinien. Sur BFMTV, il a précisé : « ce n’est pas le drapeau qu’il conteste […] c’est la décision prise par le chef de l’État ».

Selon Boris Vallaud, chef des députés PS, Retailleau fait preuve d’une mauvaise interprétation juridique. Il rappelle que, suite aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, « des mairies ont hissé à juste titre le drapeau israélien » et que des drapeaux ukrainiens flottent également sur certains bâtiments.

« Un drapeau sur le fronton d’une mairie n’a jamais tué personne alors qu’à l’inverse, à Gaza, l’armée israélienne tue tous les jours », a déclaré dimanche Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, lors d’un rassemblement à Paris, dénonçant les « polémiques indécentes ». Éric Coquerel, député LFI, a également exprimé son soutien au pavoisement avec des couleurs palestiniennes, affirmant sur France 3 : « On est pour ».

Muselier dénonce des « calculs politiques »

En revanche, Philippe Ballard, député RN de l’Oise, a qualifié sur France 3 les municipalités envisageant d’arborer le drapeau palestinien de « communautarisme de bas étage ». Son collègue Jean-Philippe Tanguy a noté que cela est « illégal » lors de l’émission Questions politiques. François-Xavier Bellamy, vice-président des Républicains, a également exigé sur BFMTV que les maires hissant le drapeau palestinien « soient condamnés ».

Il reste à voir ce lundi quel choix feront les maires concernant le drapeau de leur mairie. Certaines décisions sont déjà annoncées. À Nantes, la maire Johanna Roland (PS) a décidé de « installer le drapeau de la Palestine dans la Cour de l’Hôtel de Ville ». De son côté, Renaud Muselier, président du parti macroniste Renaissance en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a averti dans le Figaro qu’il déploierait une vingtaine de drapeaux français, dénonçant ce qu’il voit comme des « calculs politiques ».

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