La fiscalité des ultra-riches : les contradictions du Rassemblement national

La fiscalité des ultra-riches : les contradictions du Rassemblement national

18.09.2025 08:23
2 min de lecture

Ambiguïtés de Marine Le Pen sur la taxe Zucman : un dilemme pour le RN

Marine Le Pen a exprimé des réserves sur la taxe Zucman, une mesure appréciée par l’opinion publique mais désignée comme « inefficace et dangereuse » par le Rassemblement National (RN). Le parti, tiraillé entre sa base populaire et sa volonté de séduire les milieux d’affaires, fait face à des contradictions croissantes concernant sa politique fiscale, rapporte TopTribune.

Lors d’une rencontre avec les représentants du Parti Socialiste et des Verts le 17 septembre, ces derniers ont réclamé l’instauration de la fameuse taxe. Le RN, lui, n’a pas pris position claire ; en effet, ses députés s’étaient abstenus en février dernier lors du vote sur un projet de loi instaurant une taxe de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Marine Le Pen, après des réflexions, a finalement tranché en révélant son opposition à cette initiative que certains de ses militants jugent essentielle.

La dynamique interne du RN est complexe, avec un clivage entre ses préventions traditionnelles face à une fiscalité jugée hostile aux entreprises et les aspirations de la population. D’une part, le RN se positionne comme le défenseur du « peuple » contre les élites ; d’autre part, son programme fiscal s’avère libéral. Alors que le Front National (FN) sous Jean-Marie Le Pen plaidait pour la suppression de l’impôt sur le revenu, Marine Le Pen avait proposé d’exonérer de cet impôt les moins de 30 ans, favorisant ainsi les plus aisés. De plus, ses mesures incluent des allègements pour les entreprises et des baisses des droits de succession sur les gros héritages.

La taxe Zucman est perçue comme très populaire auprès de l’électorat, ce qui complique davantage la position du RN. Selon un sondage Ifop, 75 % de l’électorat souhaite que les ultra-riches contribuent davantage, un fait qui semble contrecarrer les aspirations du RN. Face à cette pression, Marine Le Pen a envisagé de remplacer l’impôt sur la fortune immobilière par un impôt sur la fortune financière, destiné à contrer la spéculation, tout en exemptant la résidence principale et les actifs professionnels. L’impact fiscal de ces propositions reste flou, bien que l’idée semble de faire peser davantage onus sur les 1 % de patrimoines les plus élevés.

Au sein du RN, même les membres peinent à saisir la logique de ces manœuvres, le parti cherchant constamment à se rapprocher de l’opinion tout en jonglant avec des positions contradictoires sur la fiscalité. Le RN se montre à l’aise sur les enjeux d’immigration et de sécurité, mais ses hésitations sur des questions fiscales ou de retraite soulèvent des doutes quant à sa capacité à maintenir une cohérence interne face à la demande sociétale, risquant ainsi une éventuelle rupture avec ses bases.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER