L'abattage d'animaux sains dans les zoos français soulève des préoccupations éthiques

L’abattage d’animaux sains dans les zoos français soulève des préoccupations éthiques

17.09.2025 18:43
2 min de lecture

Des pratiques controversées continuent d’émerger dans le domaine de la gestion animale, avec l’abattage de spécimens en bonne santé, connu sous le nom de « culling ». En France, cette méthode est moins visible qu’en Europe, mais elle serait tout aussi répandue. Cet été, 205 chauves-souris de Seba ont été euthanasiées au zoo de Lunaret à Montpellier, soulignant la nécessité de réglementer davantage cette pratique dans les établissements zoologiques, rapporte TopTribune.

Cette pratique est dénoncée par des défenseurs des droits des animaux et a récemment été mise en lumière par l’association Code animal, qui a lancé une pétition visant à interdire la mise à mort d’animaux sains dans les zoos français. Le phénomène est souvent justifié par un manque d’espace, une génétique jugée trop commune ou des raisons de sexe, qui déterminent qui sera abattu dès la naissance.

Une réalité préoccupante

Un rapport d’enquête publié par Libération a mis en évidence que des professionnels du secteur reconnaissent la pratique du « breed and cull », qui consiste à faire naître des animaux uniquement pour les euthanasier plus tard. Richard, un professionnel interrogé, a déclaré : « À chaque naissance, on espère que le bébé aura une bonne génétique. Pour certaines espèces, on fait tous la gueule quand on voit que le petit est un mâle. » Cette mentalité soulève des questions éthiques sur la valeur de la vie animale dans le cadre des soins zoologiques.

Les zoos français, contactés pour cette enquête, admettent « comprendre » le recours à cette pratique sans toutefois confirmer son utilisation au sein de leurs établissements. Actuellement, en France, seul l’abattage non nécessaire est illégal, ce qui soulève des préoccupations quant à la protection des animaux dans des institutions censées veiller à leur bien-être.

Alors que les données sur le sujet sont rares, Lesley Dickie, ancienne directrice de l’association européenne des zoos et aquariums (Eaza), a indiqué en 2014 qu’entre 3 000 et 5 000 euthanasies de ce type pourraient être effectuées chaque année en Europe, allant des têtards aux girafes. Ce chiffre alarmant met en évidence la nécessité d’une réforme des pratiques de gestion animale et d’un meilleur cadre législatif pour protéger les espèces en captivité.

Un appel à l’action

Les actions de groupes de défense des droits des animaux gagnent du terrain, et la pression croissante pour interdire ces pratiques pourrait entraîner des changements significatifs dans la manière dont les zoos gèrent leurs animaux. La pétition initiée par Code animal recueille de plus en plus de soutiens et pourrait bien devenir un élément central du discours public sur la responsabilité éthique des zoos.

Le débat sur la gestion des animaux dans les parcs zoologiques engage des enjeux plus larges, notamment la conservation, l’éducation et le divertissement. Alors que le bien-être des animaux doit être une priorité, il est crucial de trouver un équilibre entre la nécessité de gérer les populations animales et le respect de leur vie.

Face aux inquiétudes croissantes, la communauté zoologique ainsi que le grand public devront se pencher sur la durabilité des pratiques actuelles et sur les répercussions qu’elles pourraient avoir sur la perception de la conservation animale en général. Un avenir où les animaux en bonne santé ne sont pas abattus pourrait non seulement renforcer la crédibilité des zoos, mais également promouvoir un modèle de conservation respectueux et éthique.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER