Mobilisation massive en France contre les économies budgétaires du gouvernement
L’intersyndicale appelle à une mobilisation massive ce jeudi pour s’opposer aux économies proposées par le gouvernement sortant. Dans les services publics, notamment les transports, une forte participation est attendue malgré la perte de salaire. Dans le secteur privé, les salariés montrent un soutien indéniable, bien que certains hésitent à prendre part à la grève, rapporte TopTribune.
Les ouvriers rencontrés à la sortie de l’usine Verallia-Vauxrot, à proximité de Soissons, expriment un soutien majoritaire à la mobilisation prévue le 18 septembre contre le projet de budget. « Ce sont toujours les travailleurs qui doivent payer le prix fort pour tout le monde. À un moment donné, il faut que ça bouge », déclare David, un salarié. Son collègue Hugo ajoute avec frustration : « Il y en a vraiment marre. Ils nous prennent pour des pigeons depuis des années ».
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé qu’il abandonnait la suppression de deux jours fériés, une mesure contestée par les syndicats. « Mais il n’y a pas que ça, poursuit David. On nous gèle les salaires. Il y a un petit ras-le-bol général », résume-t-il. Malgré cette agitation, les travailleurs restent partagés quant à leur participation à la grève de jeudi. David avoue : « J’ai déjà fait grève le 10, jeudi je ne sais pas. Je n’ai toujours pas décidé ».
Les syndicats et les autorités prévoient une « journée noire » sur fond de mécontentement contre les mesures budgétaires annoncées cet été, plus conséquente que la mobilisation « Bloquons tout » du 10 septembre. Plus de 250 manifestations et rassemblements sont programmés, un chiffre comparable aux protestations contre la réforme des retraites en 2023, qui avait mobilisé entre 280 000 et plus d’un million de personnes. Cependant, malgré la fièvre de ce ras-le-bol, Hugo se demande si ces actions auront vraiment un impact : « Franchement, ça sert à quelque chose ».
Cédric Martin, représentant de la CFDT en Picardie, note un scepticisme croissant chez les salariés. « Les gens avaient soutenu la cause pour la réforme des retraites et on a vu que les grèves n’ont pas donné de résultats. Donc aujourd’hui, le salarié se pose la question. ‘Oui, je suis contre ça, mais si j’y vais, je perds encore une journée de salaire et in fine, qu’est-ce que je vais avoir?’ Je leur explique qu’il ne faut pas baisser les bras », insiste-t-il.
Ce classeur de mécontentement converge vers un objectif commun d’un « budget plus juste« , comme le souligne Cédric Martin. C’est cette exigence qui constitue le mot d’ordre de l’intersyndicale pour ce jeudi, dans un contexte où la pression s’intensifie sur le gouvernement. Les prochaines heures seront déterminantes pour évaluer la force de cette mobilisation et sa capacité à influer sur les décisions budgétaires à venir.