Un an après, le procès des viols de Mazan continue d’attirer l’attention
Un an après son ouverture, le procès des viols de Mazan fait toujours débat, avec la parution de livres de témoignage et de réflexion sous divers formats, en attendant la sortie des mémoires de Gisèle Pelicot début 2026, rapporte TopTribune.
Cette affaire, médiatisée à l’échelle mondiale, refait surface avec un procès en appel pour l’un des condamnés, prévu du 6 au 9 octobre à Nîmes.
Dans le cadre de ce « procès de société », 14 anthropologues ont mené une enquête, analysant les répercussions dans la région, notamment à Avignon et dans le village de Mazan, où résidaient les Pelicot. La collecte de centaines de témoignages a révélé l’« onde de choc » suscitée par l’affaire.
Les anthropologues, dont 12 femmes, s’intéressent à l’évolution de l’image de Gisèle Pelicot, « figure de proximité » qui, au fil des semaines de l’audience, « devient une icône » marquante, tout en étant la cible de rumeurs visant à ternir sa réputation.
Mazan, anthropologie d’un procès pour viols, collectif, édition Le Bruit du monde, sera disponible le 2 octobre 2025.
Une bande dessinée percutante
La BD intitulée Notre affaire est une copieuse œuvre de 300 pages, réalisée par 23 auteurs illustrant le procès. Gcouplée à 12 experts, elle examine des thèmes tels que « la construction de la masculinité » et « la culture du viol ».
« Il paraît qu’il y aura un avant et un après Mazan, mais « il nous reste du pain sur la planche », déclare le journaliste Mathieu Palain, coordinateur de l’album avec Louise Colcombet du Parisien.
Cependant, la sortie de cette « BD de combat et d’espoir » a été assombrie par l’annonce d’une accusation de violences portées contre l’un des dessinateurs par son ex-compagne, ce qui a conduit l’éditeur L’Iconoclaste à suspendre la promotion du livre.
Notre affaire, collectif, L’Iconoclaste.
Une avocate face au monde
Surnommée « l’avocate du diable » pour avoir défendu Dominique Pelicot, Me Béatrice Zavarro raconte dans Défendre l’indéfendable son expérience durant ce procès où elle était « seule face au monde ». Reconnaissable à ses lunettes rouges, elle a gagné le respect par sa ténacité et sa bienveillance envers Gisèle Pelicot malgré la solitude pesante qu’elle a ressentie.
Défendre l’indéfendable de Me Béatrice Zavarro, avec Danielle Prieur, édition Mareuil.
Un besoin de compréhension collectif
Depuis la fin du procès, plusieurs journalistes et intellectuelles analysent les répercussions d’un procès de société. Dans La chair des autres (Albin Michel), publié en juin, la romancière Claire Berest examine comment les 50 hommes jugés avec Dominique Pelicot ont franchi le pas vers des actes criminels.
La chair des autres de Claire Berest, éditions Albin Michel.
Éclairer la mécanique du procès
La journaliste Élise Costa aborde dans Écrire Mazan la difficulté de relater les événements « sans tomber vers le voyeurisme ». « Comment raconter ces faits ? » se demande-t-elle, tout en explorant les complexités des interactions humaines tout au long du procès.
Après Les Nuits que l’on choisit, elle expose la mécanique de son récit, ses articles ayant également été publiés sur Slate.fr.
Écrire Mazan d’Élise Costa, éditions Marchialy.
Évoquer la mémoire des oubliés
Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot, a publié Pour que l’on se souvienne (JC Lattès), un ouvrage de « combat contre la soumission chimique », se décrivant comme « la grande oubliée du procès ». En automne 2020, ses trois enfants découvrent la décennie de viols orchestrés par leur père, tandis que l’ordinateur de Dominique Pelicot dévoile des images compromettantes de Caroline.
Pour que l’on se souvienne de Caroline Darian, éditions JC Lattès.
Les mémoires de Gisèle Pelicot
Retenue dans le silence depuis la clôture du procès, Gisèle Pelicot finalise ses mémoires, qui seront publiées en une vingtaine de langues le 17 février 2026 sous le titre Et la joie de vivre (Flammarion) avec la journaliste Judith Perrignon. Dans ce récit, elle aspire à transmettre un message d’espoir à ceux traversant des épreuves, selon son éditeur.
Et la joie de vivre de Gisèle Pelicot avec Judith Perrignon, éditions Flammarion.
Source : AFP.