Changement de cap politique en Charente : la droite s’implante au conseil départemental
La Charente a connu un tournant politique majeur avec l’élection de Jérôme Sourisseau à la présidence du conseil départemental, marquant ainsi un passage à droite. Cette élection a eu lieu mardi, à l’issue d’une crise politique prolongée qui a conduit à la démission du précédent président de gauche diversifiée, Philippe Bouty, ainsi qu’à la mise sous tutelle préfectorale de la collectivité. Sourisseau, candidat du Modem âgé de 51 ans, a été élu au troisième tour avec 18 voix contre 16 pour son adversaire de gauche, Célia Hélion, accompagnées de quatre votes blancs, rapporte TopTribune.
Nicole Bonnefoy, sénatrice socialiste, avait quitté la course après le deuxième tour. Elle avait fait sécession avec cinq autres dissidents pour exiger le départ de Philippe Bouty, son prédécesseur, soulignant ainsi des divisions marquées au sein du camp de gauche.
Bien que Jérôme Sourisseau dispose d’une majorité dissimulée sur le papier avec seulement 18 élus sur 38, il a exprimé son intention de collaborer avec ses anciennes adversaires en tendant la main, cherchant un « dénominateur commun » pour co-construire la liste des vice-présidents. Au préalable du vote, il a plaidé pour un recentrage sur les priorités départementales et un appel à « l’ouverture » en écartant les considérations partisanes.
De son côté, Célia Hélion a appelé son camp à « rester solidaire », face à des mois de divisions au sein de la coalition de gauche. D’ailleurs, Philippe Bouty avait déjà échoué à faire adopter son budget à deux reprises, en mars et avril derniers. Finalement, il avait annoncé sa démission pour septembre, après que l’assemblée départementale lui ait retiré ses délégations.
Cette impasse budgétaire a conduit à la mise sous tutelle préfectorale du conseil départemental, une situation exceptionnelle pour une collectivité de cette taille. En conséquence, la Chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle-Aquitaine a désormais la supervision de ses finances, permettant ainsi de restaurer un certain équilibre dans la gestion budgétaire.
