Le 15 septembre 2025, les résultats préliminaires des élections locales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie ont révélé une avancée notable de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Alors que la CDU est arrivée en tête avec 33,3 % des voix, l’AfD a obtenu 14,5 %, triplant ainsi son score par rapport à 2020. Le chef de la section régionale, Martin Vinzenz, a déclaré que ce scrutin représentait « un référendum sur la direction de notre pays », ajoutant que « ceux qui négligent la volonté des électeurs seront sanctionnés ».
Résultats détaillés et revers pour les Verts
La CDU a consolidé sa première place avec 33,3 %, suivie du SPD avec 22,1 %. L’AfD, désormais troisième force, a dépassé les Verts qui n’ont recueilli que 13,5 %, enregistrant une perte marquée par rapport au scrutin précédent. Le ministre-président Hendrik Wüst (CDU) a interprété la progression de l’AfD comme un vote de protestation, nourri par la crise du logement, les inquiétudes sécuritaires, la politique migratoire, mais aussi la guerre en Ukraine et l’escalade au Proche-Orient.
Contexte électoral et villes clés
Environ 20 000 sièges de conseillers ont été attribués dans près de 400 communes de la région, où vivent 13,7 millions d’électeurs. L’attention s’est portée sur Gelsenkirchen, marquée par une infrastructure vieillissante, un taux de chômage élevé et une forte population étrangère. Bastion traditionnel du SPD, la ville a déjà vu l’AfD dominer les scrutins fédéraux en février. Un second tour opposera désormais les candidats du SPD, de la CDU et de l’AfD.
Une percée qui change l’équilibre politique
Le succès de l’AfD en Rhénanie-du-Nord-Westphalie remet en cause l’idée selon laquelle le parti resterait un phénomène limité à l’est de l’Allemagne. Son discours anti-immigration, sa critique de la politique climatique et son euroscepticisme trouvent un écho croissant à l’ouest. Bien que la plupart des formations rejettent toute coopération avec elle, son implantation locale complique cette stratégie et pourrait conduire certains responsables à envisager des formes de collaboration.
Implications nationales et internationales
Selon Deutsche Welle, la montée en puissance de l’AfD constitue un signal politique préoccupant pour le gouvernement de coalition dirigé par le chancelier Friedrich Merz. Elle fragilise la stabilité de sa ligne en matière de soutien à l’Ukraine et offre de nouveaux arguments à la propagande russe, qui cherche à démontrer l’affaiblissement de la solidarité occidentale. À terme, l’AfD pourrait acquérir un rôle exécutif au niveau régional, légitimant ses positions et renforçant l’influence des mouvements d’extrême droite en Europe.
