Moscou transforme la production de drones en pilier stratégique
Moscou transforme la production de drones en pilier stratégique

Moscou transforme la production de drones en pilier stratégique

15.09.2025 19:00
2 min de lecture

Le 14 septembre 2025, le New York Times a révélé que la Russie a fait de la production de drones une priorité absolue, mobilisant des ressources publiques et privées pour bâtir une véritable « impériale industrielle ». Selon des analystes, Moscou est désormais capable de produire environ 30 000 drones kamikazes de type Shahed chaque année, un chiffre qui pourrait doubler en 2026. L’article souligne que la Russie utilise cette capacité pour intensifier ses frappes russes en Ukraine et renforcer sa confrontation avec l’Occident.

Une mobilisation nationale et des soutiens extérieurs

Lors du forum économique de Vladivostok, chaque région de Russie a mis en avant ses propres modèles de drones, illustrant l’ampleur de l’effort national. Étudiants et travailleurs étrangers ont été mobilisés, tandis que Moscou a consolidé sa coopération technologique avec l’Iran et la Chine. En 2025, la Russie a déployé plus de 34 000 drones et engins piégés contre l’Ukraine, soit neuf fois plus qu’en 2024. Kiev affirme en avoir abattu 88 %, un taux inférieur aux 93 % enregistrés l’an dernier. Pour Michael Kofman, chercheur au Carnegie Endowment, l’avantage ukrainien s’est réduit face aux unités spécialisées russes et à une meilleure coordination opérationnelle.

Incidents transfrontaliers et risques pour l’OTAN

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, au moins 19 drones russes ont pénétré l’espace aérien polonais, dont seule une partie a été neutralisée. Trois jours plus tard, un drone a violé le ciel roumain. Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavský, a dénoncé une provocation dirigée contre l’OTAN. Ces incidents confirment que Moscou teste les lignes rouges occidentales et cherche à jauger la détermination des alliés.

Réponses attendues de l’Occident

Les experts estiment qu’une réaction ferme est indispensable : sanctions renforcées contre les entreprises russes impliquées dans la production de drones, mécanismes pour empêcher le contournement des restrictions, et entraînement militaire basé sur l’expérience ukrainienne. L’absence de réponse claire pourrait être interprétée comme un signe de faiblesse, encourageant le Kremlin à poursuivre ses provocations. Par ailleurs, les États-Unis et l’Union européenne doivent accélérer leurs investissements pour combler leur retard dans ce secteur, sous peine de voir s’accentuer le déséquilibre technologique et militaire.

L’urgence d’une coopération transatlantique

La guerre en Ukraine illustre que les conflits futurs combineront armes sophistiquées et drones bon marché. Les systèmes de défense actuels, comme les batteries Patriot, coûtent trop cher pour contrer des attaques massives de drones. De nouvelles solutions – guerre électronique, lasers ou technologies alternatives – deviennent essentielles. En parallèle, le développement de chaînes d’approvisionnement locales pour les métaux rares, notamment en Ukraine, réduirait la dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Les investissements américains dans le secteur extractif ukrainien ouvriraient aussi de nouveaux marchés aux entreprises européennes. Une coopération étroite entre Washington, Bruxelles et Kiev renforcerait la sécurité et stimulerait une industrialisation « verte » sur le continent.

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