Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre de la France, se rend à Mâcon pour son premier déplacement officiel, à peine quatre jours après sa prise de fonction. Ce voyage symbolique vise à établir un lien avec les citoyens, notamment en rencontrant des salariés d’un centre de santé en Saône-et-Loire, rapporte TopTribune.
Prévu sur place vers 10h15, Lecornu rencontrera des élus locaux et l’équipe médicale afin de discuter du modèle d’accès aux soins de cet établissement, selon un communiqué de Matignon.
Le Premier ministre souhaite « témoigner de la reconnaissance de la Nation à l’égard des personnels soignants » et « réaffirmer la volonté du gouvernement de faciliter l’accès aux soins », selon ses collaborateurs.
Élu local dans l’Eure, où il a occupé des fonctions de maire, président de département et sénateur, Lecornu a souligné dès sa nomination son intention de bien comprendre les attentes et les difficultés de ses concitoyens.
Calmer la grogne
Cet engagement en faveur du dialogue vise également à convaincre l’opinion publique, ainsi que les forces politiques, de la validité de sa stratégie : établir des bases d’entente, notamment sur le budget, pour gouverner sans majorité. Sa prise de fonction a été marquée par une mobilisation de 200.000 manifestants qui ont exprimé leur mécontentement.
Une nouvelle journée de manifestations, organisée par les syndicats, est prévue jeudi prochain. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a évoqué une « grande colère » parmi les salariés suite à sa rencontre avec le Premier ministre.
Alors que ses prédécesseurs, François Bayrou et Michel Barnier, ont échoué en raison de tensions sur le budget, Lecornu cherche à établir un consensus, notamment avec le Parti socialiste, tout en étant contraint de réduire les déficits, dans un contexte où l’agence de notation Fitch a abaissé la note de la dette française.
Les membres du centre et de la droite de la coalition gouvernementale ont exprimé leur disposition à imposer des taxes plus élevées sur les ultra-riches, sans toutefois accepter la taxation des plus hauts patrimoines, un projet emblématique des socialistes que le parti Les Républicains rejette.
Une telle mesure constituerait un revirement significatif de la politique fiscale, marquant une rupture avec les idéologies de la présidence Macron, en brisant le tabou des augmentations d’impôts dans ce cadre.