
Maxime T’sjoen
Publié le
; mis à jour le 9 sept. 2025 à 20h06
Emmanuel Macron a désigné l’ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, comme nouveau Premier ministre ce mardi 9 septembre 2025, poursuivant ainsi une politique de continuité au sein de son gouvernement. Lecornu, nommé après une période d’incertitude gouvernementale, devra construire une équipe capable de rassembler les différentes forces politiques pour assurer une majorité stable au Parlement, rapporte TopTribune.
Sébastien Lecornu, qui a précédemment occupé divers postes ministériels, se trouve confronté à la nécessité de garantir la stabilité dans un contexte politique haché. Lors de sa prise de fonction, il a affirmé que son action sera « guidée par la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays ». Le gouvernement ne sera formé qu’après des consultations avec des représentants politiques afin d’adopter un budget et d’établir les accords nécessaires pour les mois à venir.
Un gouvernement en attente de consultations
Selon un communiqué de l’Élysée, le nouveau Premier ministre n’annoncera pas son équipe gouvernementale dans l’immédiat, prenant le temps de dialoguer avec « les forces politiques représentées au Parlement » afin de créer les conditions d’un budget national acceptable et d’éviter toute censure. Cette première mission représente un défi pour Lecornu qui devra naviguer dans un paysage politique complexe.
Le président de la République est convaincu que, sur ces bases, une entente entre les forces politiques est possible dans le respect des convictions de chacun.
La tâche de Lecornu s’annonce ardue, et il devra travailler rapidement pour éviter des blocages dans l’adoption de mesures fiscales essentielles. Historique récentes montrent que plusieurs jeunes ministres ont échoué dans des tentatives de formation de gouvernements stables, accentuant la pression sur le nouveau chef du gouvernement.
Profil d’un ministre macroniste
Âgé de 39 ans, Sébastien Lecornu a une vaste expérience en politique locale en tant que maire de Vernon et membre du conseil départemental de l’Eure. Cependant, il est surtout reconnu comme un « ministre macroniste de la première heure ». Après avoir quitté l’UMP et soutenu Emmanuel Macron en 2017, il a occupé plusieurs portefeuilles ministériels, notamment dans les domaines de la Transition écologique et des Collectivités territoriales.
Lecornu a également joué un rôle clé dans l’élaboration de la loi de programmation militaire 2024-2030, soulignant son engagement pour que la France conserve son statut de puissance mondiale tout en répondant aux défis posés par la guerre en Ukraine.
Des choix politiques controversés
La nomination de Lecornu témoigne d’un désir d’éloigner le gouvernement de toute forme de cohabitation, malgré la forte présence de la gauche au Parlement. Des informations suggèrent qu’il aurait eu des rencontres avec des figures du Rassemblement National, dont Marine Le Pen, ce qui pose question sur la direction politique qu’il choisirait d’adopter, préférant un rapprochement à droite plutôt qu’un dialogue avec la gauche.
Les discours du RN indiquent que le nouveau Premier ministre doit rester sensible aux préoccupations de l’extrême droite pour éviter la censure, une ténue ligne de conduite qui pourrait compliquer l’adoption future des lois gouvernementales. Marine Le Pen a mis en garde le nouveau Premier ministre, déclarant que son succès dépendra de sa prise en compte des intérêts des citoyens français.
Sans prise en compte de ces aspirations, il sera lui aussi censuré.
Une stratégie à double tranchant
Pour maintenir sa position, Lecornu devra assembler une coalition avec le RN et d’autres mouvements de droite, ce qui pourrait le pousser vers une politique plus conservatrice. Les défis restent nombreux, notamment la nécessité d’un projet de loi de finances devant être soumis à l’Assemblée nationale d’ici le 7 octobre 2025.
Alors que l’avenir du gouvernement dépendra de sa capacité à naviguer entre les exigences des partis d’extrême droite et les attentes de l’électorat plus large, il est essentiel d’observer comment l’exécutif s’adaptera à ce paysage politique changeant.