La chute du gouvernement Bayrou analysée par la presse européenne et observée avec ironie

La chute du gouvernement Bayrou analysée par la presse européenne et observée avec ironie

09.09.2025 12:43
2 min de lecture

La chute du gouvernement Bayrou suscite des réactions à travers l’Europe

L’instabilité politique en France est scrutée par l’ensemble de la presse européenne après la chute du gouvernement de François Bayrou, survenue le 8 septembre 2025 à l’Assemblée nationale. Les médias britanniques et italiens, en particulier, y voient une situation préoccupante, augurant de possibles bouleversements. Ces analyses s’accompagnent de commentaires souvent critiques envers la gestion de la crise par le président Emmanuel Macron et son gouvernement, rapporte TopTribune.

La faillite du vote de confiance a déclenché un tournant dramatique, qui fait la une des journaux par toute l’Europe. Pour des médias comme le Times, la France est perçue comme étant dans un état de déni face à sa situation financière précaire, qualifiant Bayrou de « l’aristocrate débraillé » se dirigeant vers une crise inéluctable. Le Financial Times ne prend pas de gants en qualifiant la France de « l’enfant à problèmes budgétaires de la zone euro », rappelant que le pays est désormais le troisième en termes de dettes en Europe, après la Grèce et l’Italie.

De leur côté, les journaux italiens s’interrogent sur les répercussions de cette instabilité à leurs portes. « La France dans le chaos », titre plusieurs publications italiennes. Les commentateurs s’inquiètent que ce soit un tournant pour la stabilité de la région, en faisant écho à leur propre passé tumultueux. Les médias transalpins prennent un ton moqueur, espérant que la situation politique française ne conduira pas à des conséquences économiques négatives pour l’Italie.

Les chaînes de télévision internationales, telles que BBC News et Rai News, ont diffusé en direct le discours critique de Bayrou lors de son intervention au parlement. Cependant, le ton pris par les stations de télévision à l’étranger reflète également une certaine ironie. En Italie, alors que l’on qualifie souvent le pays de « l’homme malade de l’Europe » à cause de sa dette, les observateurs ne cachent pas leur soulagement face à la chute d’un voisin traditionnellement condescendant.

Les journaux anglais évoquent également un climat de méfiance grandissant. Le Daily Telegraph avertit que la France pourrait « faire s’effondrer l’économie mondiale et entraîner le Royaume-Uni dans sa chute », soulignant que l’incertitude politique à Paris s’accompagne de craintes pour la stabilité du marché européen. Les challenges économiques déjà éprouvés de la France, couplés à cette crise politique, suscitent l’inquiétude des marchés financiers.

En Belgique, l’intérêt pour cette crise est palpable, certains médias qualifiant la démission de Bayrou de « Bye bye Bayrou ». Cela fait écho à l’expérience belge d’instabilité gouvernementale, puisque les Belges savent combien il est difficile de constituer une coalition au parlement, ayant connu eux-mêmes 541 jours sans gouvernement. Les observateurs belges transmettent des messages de solidarité, suggérant que la France pourrait tirer des leçons de l’histoire politique belge pour trouver une solution.

Alors que les négociations pour former un nouveau gouvernement s’annoncent difficiles, la question qui se pose est de savoir si Bayrou pourra rebondir ou si, au contraire, cette chute marquera un tournant décisif pour la politique française et, par extension, pour l’Europe. Une situation complexe qui nécessite une attention soutenue de tous les acteurs concernés.

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