Cela fait deux ans que des producteurs d’artichauts en France expriment des inquiétudes face à la menace de disparition de ce légume emblématique, surtout auprès d’une génération jeune peu familière avec sa préparation. L’artichaut, connu pour ses bienfaits nutritifs, tels que sa richesse en fibres et en antioxydants, est considéré comme un remède naturel aux troubles digestifs. Malgré son histoire dans les cuisines françaises, son attrait auprès des jeunes a sensiblement diminué, provoquant des questionnements quant à son avenir sur le marché, rapporte TopTribune.
La marque Prince de Bretagne a récemment tenté de raviver l’intérêt pour l’artichaut en distribuant 500 pièces dans une épicerie gratuite à l’Université Rennes-2, révélant que 70 % de ses adeptes ont plus de 60 ans. Cette initiative a mis en lumière le défi d’introduire ce légume auprès des jeunes générations. Une représentante de la distribution alimentaire a noté que « la plupart des gens ne connaissaient pas » l’artichaut, soulignant ainsi la nécessité d’un travail de sensibilisation.
Un Engagement Renouvelé pour l’Artichaut
Depuis cette opération, Prince de Bretagne a intensifié ses efforts de promotion. Selon Marc Keranguéven, président du Cerafel, l’organisation doit améliorer la visibilité de l’artichaut lors de la mise en rayon. « On s’est rendu compte qu’on ne suivait pas assez nos produits jusqu’au consommateur… il a fallu remettre le produit en avant », a-t-il expliqué. Ce changement d’approche vise à enrayer le déclin de la consommation de l’artichaut, encore perçu comme un met complexe à préparer par les jeunes.
Des Défis et des Opportunités
Créée il y a soixante ans, l’association de producteurs de Prince de Bretagne commercialisait alors seulement trois variétés de légumes. Aujourd’hui, elle en propose 145. Cependant, la production d’artichauts a chuté à 15 000 tonnes en 2024, un chiffre dérisoire comparé aux 350 000 tonnes de légumes par an que la coopérative écoule. L’artichaut est une culture exigeante, nécessitant davantage de temps qu’autres variétés, et donc plus de passion de la part des agriculteurs.
Pour reconnecter avec le public, les équipes de Prince de Bretagne ont déployé des commerciaux dans les supermarchés de l’ouest de la France, où des dégustations de produits cuits ont été proposées aux consommateurs. Le succès de ces opérations a été palpable. Il est apparu qu’il était crucial de placer l’artichaut à des emplacements stratégiques dans les rayons pour en assurer les ventes. Marc Keranguéven a ajouté : « Si tu mets les artichauts au fond des rayons, personne ne le verra. Et on ne le vendra pas. »
Sa popularité a récemment connu un léger renouveau grâce à l’introduction de variétés plus petites et moins dures, dont certains petits violets de Provence qui se sont bien acclimatés au climat breton. Ce changement pourrait être un tournant crucial pour la renaissance de l’artichaut dans les foyers français.
Innovations Culinaires et Avenir de l’Artichaut
Il y a quelques années, l’initiative « l’articook » a vu le jour, un dispositif destiné à cuire l’artichaut au micro-ondes, facilitant ainsi sa préparation. Cette volonté d’innover se poursuit avec des recherches visant à développer de nouvelles variétés qui répondent mieux aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui. Les ventes des « petits violets » progressent, suggérant que les consommateurs recherchent des options plus adaptées à leur mode de vie.
Alors que le paysage culinaire continue d’évoluer, les producteurs d’artichauts se battent pour leurs légumes, usant de créativité pour captiver les nouvelles générations. L’année 2025 pourrait bien être celle d’une renaissance pour l’artichaut, à condition que les efforts actuels portent leurs fruits.
