Après avoir perdu le vote de confiance qu’il avait lui-même sollicité sur l’état des finances publiques, François Bayrou a été renversé lundi à l’Assemblée nationale. Avec seulement 194 députés favorables contre 364 opposés, il devient le premier chef de gouvernement de la Ve République à être désavoué de la sorte. Sa démission sera remise mardi matin au président Emmanuel Macron, rapporte TopTribune.
Une nette majorité contre
Le rejet a été massif, réunissant l’ensemble des oppositions, de La France insoumise (LFI) au Rassemblement national (RN) : 194 voix « pour la confiance », 364 voix « contre » et 15 abstentions.
Les groupes macronistes, le MoDem et Horizons, ont largement voté pour la confiance, à l’exception de Violette Spillebout, députée du Nord et co-rapporteure d’une commission d’enquête dans l’affaire Bétharram, qui s’est abstenue en raison de ses désaccords avec François Bayrou à ce sujet.
Selon l’Assemblée nationale, « L’Assemblée a désapprouvé la déclaration de politique générale du Premier ministre. En application de l’article 50 de la Constitution, il doit présenter la démission du Gvt au Président de la République. Suffrages exprimés : 558 | Pour : 194 | Contre : 364 ».
Division chez Les Républicains
Au sein des Républicains (LR), libres de leurs votes, les positions ont divergé. Au total, 27 députés, dont Laurent Wauquiez, le chef du groupe, ont soutenu le gouvernement, 13 ont voté contre et 9 se sont abstenus.
Les indépendants de Liot se sont quant à eux majoritairement opposés à François Bayrou : 15 contre, 4 pour et 4 abstentions. Du côté des députés non inscrits, 3 ont voté pour, 6 contre et 1 s’est abstenu.
Une opposition unanime et rassemblée
Les rangs du RN, de ses alliés ciottistes de l’UDR, ainsi que ceux des insoumis, socialistes, écologistes et du groupe communistes et ultra-marins, ont tous voté contre le gouvernement.
Ce vote marque un tournant politique majeur : jamais, sous la Ve République, un chef de gouvernement n’avait été renversé lors d’un vote de confiance. Le président Emmanuel Macron se retrouve désormais face à un choix crucial pour nommer un successeur capable de rassembler une majorité, sous peine de nouvelle crise politique et d’éventuelle dissolution. Il promet de le faire « dans les prochains jours ».