Démission de François Bayrou après une perte de confiance à l'Assemblée nationale

Démission de François Bayrou après une perte de confiance à l’Assemblée nationale

08.09.2025 19:13
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Le 25 août 2025, François Bayrou a surpris en annonçant qu’il demanderait la confiance de l’Assemblée nationale en vertu de l’article 49-1 de la Constitution. Ce geste audacieux s’est avéré être un échec, le vote de confiance ayant enregistré 194 voix pour et 364 contre, y compris des députés de la majorité, un fait sans précédent dans l’histoire de la Vᵉ République, rapporte TopTribune.

Alors qu’il espérait marquer l’histoire politique française, cette première pourrait se traduire par sa démission imminente auprès d’Emmanuel Macron, plongeant ainsi la scène politique du pays dans l’incertitude.

Démission du gouvernement

Conformément à l’article 50 de la Constitution, « lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du Gouvernement. » Cette démission est donc obligatoire pour François Bayrou, sans quoi il risquerait de se trouver en dehors de la légalité. Le Président de la République, Emmanuel Macron, n’a pas le pouvoir de refuser cette démission, bien qu’aucune disposition constitutionnelle n’indique la nécessité de son acceptation.

Cependant, il peut choisir de retarder les effets de cette démission, comme il l’a fait par le passé. Macron préparera la nomination d’un nouveau Premier ministre tout en laissant à François Bayrou la gestion des affaires courantes du pays, une situation rendant difficile toute initiative politique de l’équipe actuelle face à une opposition critique.

Le choix d’Emmanuel Macron

La nomination d’un nouveau ministre de la Transition devient alors un enjeu crucial pour l’Élysée. Emmanuel Macron devra naviguer entre les ambitions des divers partis souhaitant influencer le gouvernement. Olivier Faure, leader du Parti Socialiste (PS), a exprimé son intérêt pour le poste, alors que Les Républicains refusent une coalition avec la gauche, comme l’a rappelé Bruno Retailleau.

Retailleau envisage également sa propre ascension au poste de Premier ministre. Il pourrait potentiellement attirer le soutien du Rassemblement National, dont les membres réclament fermement l’application de leur programme. Bien que Jordan Bardella soit favorisé pour ce rôle, Marine Le Pen a déclaré lors de son discours à Hénin-Beaumont que le futur Premier ministre doit être conscient des intérêts de la France et des Français.

Sans prise en compte de ces aspirations, il sera lui aussi censuré.

Marine Le Pen

Le ministre de l’Intérieur pourrait également se présenter comme un candidat viable pour satisfaire les attentes du RN.

Les options

Emmanuel Macron n’a pas encore fixé de délai pour nommer un remplaçant à François Bayrou. Le président avait initialement mis huit jours pour choisir Bayrou après la démission de Michel Barnier, qui, à son tour, avait été désigné 51 jours après le départ de Gabriel Attal. Bien qu’il souhaite procéder rapidement cette fois-ci, le calendrier budgétaire impose une nomination urgente.

Le projet de loi de Finances et ses annexes est déposé à l’Assemblée nationale (article 39 de la LOLF) au plus tard le premier mardi d’octobre.

Ministère de l’Économie

Malgré tout, la complexité de la situation politique, suite à la dissolution, laisse planer l’incertitude. Pour dénouer cette impasse, Macron pourrait envisager deux options : la dissolution ou sa propre démission, bien qu’il ait pour l’instant écarté ces possibilités.

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