Les maires ruraux s’inquiètent de l’inaction politique à l’approche du vote de confiance
À la veille du vote de confiance, prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale et initié par le Premier ministre François Bayrou, les maires ruraux du Rhône expriment leur désillusion face à la crise actuelle et à la déconnexion ressentie avec les décideurs nationaux, rapporte TopTribune.
À Légny, un village du Beaujolais d’environ 700 habitants, la maire Sylvie Jovillard fait face à des défis quotidiens qu’elle cherche à surmonter avec son équipe, mais sans secrétaire de mairie depuis un certain temps, ce qui lui impose de s’impliquer personnellement. « Nous rendons service, mais on s’aperçoit que c’est nécessaire aujourd’hui d’être là », explique-t-elle. Les résidents de Légny, comme Claude et Paul, un couple de retraités, critiquent ouvertement les dépenses publiques, incitant à s’interroger sur l’utilisation des fonds. Claude se montre amer : « Je ne vote plus. Je suis écœurée après avoir travaillé toute ma vie, en étant déclarée, et je touche un peu plus de 800 euros par mois. »
Jovillard souligne la détérioration du lien entre la réalité des petites communes et la politique nationale, notant qu' »on perd le sens de la réalité ». Elle constate une déconnexion croissante, qualifiant le gouvernement d’ »incapable d’avancer, de prioriser des enjeux ». Dans cette cacophonie politique, elle s’interroge sur l’absence de solutions concrètes aux problèmes locaux, bien que sa commune reste un point d’ancrage efficace pour ses habitants.
« Quand je parle du quotidien ou des problématiques que peuvent rencontrer nos habitants, je sais de quoi je parle. C’est du quotidien, je le vis. »
Sylvie Jovillard, maire de Légny
Un autre maire du département, Jacques Pariost de Chasselay, est également critique envers le climat politique actuel. « Ça ne nous affecte pas directement. Ils sont hors-sol, ils ne comprennent pas les besoins de la base. » Il insiste sur l’importance de la participation locale dans les décisions, soulignant que sa ville travaille sur un projet ambitieux sur le centre-bourg, rassemblant même d’anciens opposants dans le conseil municipal pour construire une vision commune.
« On ne travaille bien que lorsqu’on est ensemble. Un peu de bon sens, ce serait pas mal. »
Jacques Pariost, maire de Chasselay
Les inquiétudes des maires ruraux vont au-delà de la gestion locale. L’Association des maires ruraux souligne que les incertitudes politiques à Paris pourraient retarder des réformes essentielles, comme la loi sur le statut des élus locaux, essentielle pour dynamiser l’engagement citoyen au niveau local. Dans ce contexte, l’impact du vote de confiance de Bayrou pourrait avoir des répercussions significatives sur l’avenir des petites communes françaises.