Le 27 août 2025, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le Premier ministre polonais Donald Tusk se sont rendus à Chișinău à l’occasion de la fête de l’indépendance de la Moldavie. Cette visite commune, à un mois des élections législatives prévues le 28 septembre, visait à affirmer publiquement le soutien des principales capitales européennes au cap pro-européen du pays et à son rapprochement avec l’Union européenne. Après des entretiens avec la présidente Maia Sandu, les dirigeants ont dénoncé les tentatives d’ingérence russe et promis une aide technique et financière accrue, envoyant ainsi un message direct à Moscou : la Moldavie ne sera pas laissée seule face aux pressions extérieures.
Un signal politique clair à l’électorat
La présence conjointe de Paris, Berlin et Varsovie représente un signal fort aux électeurs moldaves : la perspective européenne reste ouverte et crédible. Les trois dirigeants se sont engagés publiquement pour l’avenir européen de la Moldavie, renforçant la confiance dans le processus d’adhésion entamé officiellement en 2022. Pour Bruxelles, ce soutien illustre aussi l’importance de maintenir une « ligne de sécurité » allant des Carpates à la mer Noire, intégrant étroitement la Moldavie et l’Ukraine dans les marchés, les normes et les institutions européennes.
Enjeux des élections et risques d’ingérence
Le scrutin du 28 septembre est perçu comme un test crucial de la résilience du projet européen face aux opérations hybrides de Moscou. Selon les observateurs, la Russie s’appuie sur des partis et figures politiques pro-russes, héritiers de formations interdites, afin de canaliser des financements extérieurs et influencer le vote. La diaspora moldave en Europe, forte d’environ un demi-million de citoyens, est particulièrement ciblée par des campagnes de désinformation et des tentatives de perturbation organisationnelle le jour du scrutin.
Conséquences régionales et européennes
Une victoire des forces pro-européennes consoliderait l’ancrage de Chișinău dans l’UE, accélérant l’ouverture de chapitres de négociation dès l’automne et renforçant la coopération avec Kiev. À l’inverse, un basculement vers un camp prorusse fragiliserait la sécurité régionale, rouvrirait la voie à des réseaux de contrebande via la Transnistrie et compliquerait la politique d’élargissement de l’Union. Pour l’UE, l’enjeu dépasse la Moldavie seule : il s’agit de préserver la crédibilité de la politique d’intégration européenne et la stabilité du flanc oriental.
