Les arbres perdent leurs feuilles un mois en avance : un signe alarmant du réchauffement climatique en France

Les arbres perdent leurs feuilles un mois en avance : un signe alarmant du réchauffement climatique en France

04.09.2025 07:13
2 min de lecture

Des arbres qui se parent d’orange dès le début septembre dans des villes comme Nantes, Paris ou Bordeaux, traduisent un changement climatique en cours. Ce phénomène est le résultat direct des vagues de chaleur que la France a subies cet été, notamment deux épisodes de canicule. Eric Sevrain, représentant de l’Office national des forêts (ONF), souligne que cette situation « partout en France » est d’une « intensité » rare, et que le « stress hydrique » observé pourrait devenir la norme pour les années à venir, rapporte TopTribune.

Un manque d’eau critique

Les arbres, qui dépendent de l’eau du sol pour leur survie, commencent à montrer des signes d’épuisement. « Les arbres absorbent l’eau dans le sol par les racines, l’eau remonte dans les troncs et s’évapore par des pores, les stomates, présents dans les feuilles », explique Eric Sevrain. Cette année, les conditions entre les deux vagues de chaleur n’ont pas permis aux arbres de retrouver leur équilibre. Le manque d’humidité les pousse à « arrêter de transpirer et de respirer pour préserver les branches », ce qui provoque une chute précoce de feuilles essentielles pour leur survie.

Les prochains mois seront cruciaux pour la santé de ces végétaux, car un hiver humide pourrait compenser le manque d’eau, tandis qu’un hiver sec exacerbent leur vulnérabilité. « Après un été très chaud, les arbres vont avoir moins de réserves qu’une année normale », alerte Sevrain. Ces réserves sont essentielles pour la création de nouvelles feuilles au printemps, et sans elles, la santé des arbres en souffrira.

Impact de la sécheresse

Eric Sevrain aborde également les inquiétudes liées à ce stress hydrique. Bien que des observations ponctuelles montrent que ces arbres pourraient produire de nouvelles feuilles au printemps suivant, une répétition de ce scénario pourrait avoir des conséquences graves sur leur santé. « En perdant leurs feuilles, les arbres ne produisent plus de photosynthèse, ce qui ralentit leur croissance et les fragilise sur le long terme », précise-t-il.

Les espèces fragilisées, telles que les chênes et les marronniers, courent un risque accru face aux prédateurs. « Si les prochains étés sont semblables à ceux de 2025, cela pourra affaiblir un certain nombre d’arbres, et leur déclin sera plus ou moins rapide selon l’espèce », insiste l’expert. Cette situation devient plus préoccupante à mesure que les impacts du changement climatique se font sentir.

Une mémoire des arbres

Des recherches récentes indiquent que les arbres pourraient développer une sorte de « mémoire » des événements de sécheresse, ce qui soulève des questions sur leur capacité d’adaptation. « Il reste maintenant à comprendre si cette mémoire influencera les réponses de l’arbre », affirme un communiqué de l’ONF.

Les capacités d’adaptation des espèces aux conditions climatiques changeantes peuvent prendre des décennies, avec une acclimatation de 150 ans observée pour les chênes. « Cependant, la prochaine génération évoluera dans un cadre très différent », conclut Eric Sevrain. La lutte contre le changement climatique demande donc une attention accrue et des actions cohérentes pour garantir la survie de ces arbres précieux pour notre environnement.

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