François Bayrou annonce un durcissement des conditions d’accès à l’Aide médicale d’État
Le Premier ministre français, François Bayrou, a annoncé sur BFMTV, le 3 septembre 2025, son intention de renforcer les conditions d’accès à l’Aide médicale d’État (AME), un sujet controversé qui suscite un vif débat au sein de la droite et de l’extrême droite, rapporte TopTribune.
« C’est une mesure de bon sens. Quand vous demandez des efforts aux Français, il n’est pas possible que le sentiment que les Français éprouvent, c’est qu’eux doivent faire des efforts et que les étrangers […] n’y soient pas associés », a-t-il souligné lors de l’entretien.
Pour rappel, l’AME permet aux étrangers en situation irrégulière d’avoir accès aux soins sans avance de frais, sous certaines conditions de résidence et de ressources. Ce dispositif est au cœur des inquiétudes gouvernementales, particulièrement à l’approche d’un vote de confiance risqué pour Bayrou.
Révision systématique des conditions d’accès
À quelques jours d’un vote de confiance crucial, le gouvernement envisage non seulement de revoir les conditions d’accès à l’AME, mais également de diminuer la liste des soins remboursés. La confirmation de ces mesures reste incertaine, en raison de la pression politique qui entoure le Premier ministre.
Le ministère de la Santé a, cependant, affirmé à l’AFP que les mesures proposées ne remettent nullement en cause le dispositif de l’AME, mais visent à ajuster les recommandations issues du rapport Evin-Stéfanini, publié fin 2023, qui plaidait pour des réformes tout en défendant globalement l’AME.
Les ajustements incluront notamment une révision des prestations de santé à prendre en compte et une évaluation plus stricte des ressources des foyers demandant l’AME. Cette situation alimente le discours des partis d’extrême droite qui considèrent cette réforme comme essentielle.
Réactions des partis politiques
Les leaders du Rassemblement national, ainsi que d’autres figures politiques, ont exprimé leur soutien à un durcissement de l’AME, considérant qu’elle est trop généreuse. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a également fait entendre son approbation pour de telles modifications.
Olivier Faure, du Parti socialiste, a critiqué ces propositions, les qualifiant de « clins d’œil à l’extrême droite » et de manœuvres politiques pour sauver la face de Bayrou. D’autres voix, comme celle de Manon Aubry, députée européenne, ont dénoncé une réponse aux « obsessions racistes » du RN, arguant que cela pourrait mettre en péril la santé publique.
Les mesures envisagées incluront également un mécanisme pour soumettre à accord préalable certains soins auparavant accessibles, ainsi qu’une révision des documents requis pour faire une demande d’AME. Ce dernier changement pourrait réduire davantage l’accès aux soins pour les populations vulnérables.
En 2024, l’AME a coûté à l’État environ 1,2 milliard d’euros, représentant environ 0,5 % des dépenses de santé du budget de la Sécurité sociale.
La Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) devra donner son avis sur ces réformes lors d’une commission, planteau prévue pour le lendemain du vote de confiance crucial, tandis que les syndicats s’opposent fermement à ces propositions.
Avec AFP