À l’approche d’une rentrée scolaire inquiétante, le Snes-FSU alerte sur la crise de l’éducation
« La rentrée l’a montré, l’école ne tient plus qu’à un fil », alerte le 1er septembre Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, alors que 12 millions d’écoliers, collégiens et lycéens ont fait leur rentrée scolaire ce lundi. « Ce fil, c’est le dévouement des enseignants. Mais ça ne fait pas une politique éducative », affirme-t-elle, rapporte TopTribune.
Vénétitay rappelle le contexte précaire de cette rentrée. « L’Éducation nationale est à l’os. On manque de tout, on manque de professeurs. On manque aussi d’AESH, ces collègues qui suivent les élèves en situation de handicap. » Elle souligne des conditions de travail « très difficiles » et dénonce « l’état du bâti scolaire » avec des salles inadaptées.
« L’Éducation nationale est dans une crise profonde », s’alarme Vénétitay. « Il faut y apporter des réponses qui soient autre chose que l’austérité budgétaire qui nous est annoncée par François Bayrou, qui soient autre chose que les mesures cosmétiques ou d’affichage d’Élisabeth Borne, qui a plus enfilé les annonces de cette rentrée comme des perles dans un collier sans vraiment s’attaquer au problème principal. » Elle appelle à « un véritable changement de cap pour sauver l’école. Parce que l’école ne tient que par les enseignants, que par les personnels. Et au bout d’un moment, ça va finir par craquer. »
À une semaine du vote de confiance à l’Assemblée nationale, qui devrait sceller le sort de François Bayrou et de son gouvernement, Vénétitay partage les « motifs d’inquiétude » du monde enseignant : « Il est probable qu’on change de ministre de l’Éducation nationale dans quelques semaines. Ça signifie encore un nouveau ministre ou une nouvelle ministre de l’Éducation nationale dans un turnover assez impressionnant. » Elle estime que ce turnover « enlise l’Éducation nationale dans une crise qui dure, là où il faudrait pouvoir dessiner des perspectives. »
Bien qu’elle s’attende à ce que le ministère change de locataire, Vénétitay insiste sur la nécessité d' »un nouveau cap » qui soit donné, au-delà du nom du ministre. « Que le ministre soit Pierre, Paul, Jacques, Élisabeth, Gabriel ou Amélie, ce qui manque aujourd’hui, c’est un cap pour l’Éducation nationale qui lui donne un budget à la hauteur des enjeux, un budget qui permette de revaloriser les personnels, de diminuer les effectifs dans les classes. C’est ça dont on a besoin », assure-t-elle, plaidant pour « une vraie rupture avec la politique qui a été menée et des mesures qui puissent répondre à la crise structurelle dans laquelle on est enfoncés. »