Le 28 août, Tompos Márton, coprésident du mouvement d’opposition Momentum, a appelé les citoyens hongrois à apporter un soutien financier à la brigade de drones ukrainienne « Oiseaux de Madjar ». Son initiative intervient après la décision controversée du ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, d’interdire l’entrée en Hongrie au commandant de drones d’origine hongroise, Robert « Madjar » Brovdi.
Critique de la politique du gouvernement Orbán
Dans un message publié sur Facebook, Márton a qualifié Brovdi de héros et a dénoncé le rôle du gouvernement Orbán dans la dépendance énergétique de Budapest vis-à-vis de Moscou. Selon lui, la véritable menace pour la sécurité énergétique de la Hongrie ne vient pas de l’Ukraine, mais de quinze années de choix politiques qui ont renforcé les liens avec le pétrole russe. Le responsable de Momentum a affirmé avoir transféré 414 euros pour soutenir l’unité, un montant symbolique en référence à la 414e brigade dirigée jusqu’en juin par Brovdi, désormais à la tête de toutes les formations de drones des forces armées ukrainiennes.
Un appel aux dons et à la solidarité
Márton a encouragé les Hongrois à effectuer des dons via l’adresse PayPal de l’unité et à partager publiquement leurs contributions. Il a souligné que cette action visait non seulement à soutenir financièrement l’armée ukrainienne, mais aussi à envoyer un signal clair : la société hongroise ne s’identifie pas à la ligne pro-russe du gouvernement. « Vive l’Ukraine libre, vive la Hongrie libre », a-t-il conclu.
Tensions diplomatiques entre Budapest et Kiev
La polémique est née après l’annonce de Szijjártó, qui a justifié l’interdiction d’entrée en Hongrie par l’implication supposée de Brovdi dans l’attaque de l’oléoduc russe « Droujba ». Le ministre a présenté cet acte comme une atteinte aux « intérêts nationaux et à la souveraineté » de son pays. En réaction, Kiev a convoqué l’ambassadeur hongrois et remis une note de protestation, tandis que le ministre ukrainien Andriy Sybiha a dénoncé le « déclin moral » de Budapest, rappelant que la déclaration de Szijjártó coïncidait avec le retrait de victimes civiles après des frappes russes sur Kiev.
Réactions internationales
Brovdi a répondu aux restrictions en accusant le gouvernement Orbán de « danser sur les tombes » et de profiter de « l’argent du sang », affirmant qu’il se rendra en Hongrie lorsque le pays aura un nouveau leadership. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, a également critiqué la décision de Budapest, jugeant paradoxal de fermer ses frontières à « un Hongrois courageux qui se bat pour la liberté de l’Ukraine ».